La piste de l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi sera allongée, a promis hier le Président français Emmanuel Macron lors de son passage sur l’île de Mayotte, sans toutefois avancer de date. Le prix du billet d’avion sera en outre mis sous surveillance.

Accueilli le 22 octobre 2019 dans l’île de l’Océan Indien sous la menace d’un débrayage des pompiers de l’aéroport finalement évité, Emmanuel Macron a annoncé que la piste de Pamandzi sera allongée via un investissement d’environ 200 millions d’euros. Pas de date de début des travaux ni de longueur précisée (entre 2600 et 3000 mètres selon les précédentes annonces), mais le Président a expliqué qu’avant son départ de Paris, « on m’a dit ‘y en n’a pas besoin, c’est très cher, et d’ailleurs ça fait 20 ans qu’on le promet et qu’on le fait pas’ ; quand je suis arrivé, j’ai compris que la piste était courte, parce qu’on freine beaucoup. Donc oui, on le fera ». Si aucune « étude d’impact » n’est envisagée, durant les 18 prochains mois une étude sera lancée « pour savoir exactement comment on fait », a déclaré M. Macron, notamment en raison du « risque sismique », pour pouvoir ensuite « lancer les travaux de manière opérationnelle ».

La piste de l’aéroport de Dzaoudzi ne mesure que 1930 mètres, ce qui en fait l’une des plus courtes au monde accueillant des vols long-courrier. L’année dernière, le gestionnaire Edeis y avait annoncé l’installation d’un système de lits d’arrêt à chaque seuil de piste, un dispositif devant garantir le même niveau de sécurité qu’une zone réservée de 90 mètres imposée par la nouvelle réglementation européenne. Evoqué depuis trois décennies et officialisé par une convention de développement pour Mayotte signée en 2003, l’allongement de la piste pour accueillir de très gros porteurs est toutefois compliqué, notamment par la proximité de la barrière de corail ; la concession accordée  à Edeis se termine en 2026. 

En attendant cet allongement, le Président français a promis « à très court terme » un encadrement des prix : « on va obliger à plus de concurrence pour éviter qu’il n’y ait qu’une compagnie qui monte les prix (…), ça on le lance dès maintenant », a-t-il expliqué là encore sans détail. Si cinq compagnies aériennes sont présentes à Dzaoudzi, Air Austral, AB Aviation, Air Madagascar, EWA Air et Kenya Airways, c’est le monopole d’Air Austral sur les vols directs entre Mayotte et Paris qui semble visé par les propos d’Emmanuel Macron.

Mayotte : piste de l’aéroport allongée, prix surveillés 1 Air Journal

©SEAM Aéroport de Mayotte