Le groupe Lufthansa a annoncé hier une cure d’amaigrissement pour les compagnies aériennes Brussels Airlines, où un plan de départs volontaires sera mis en place, et surtout Austrian Airlines qui va devoir réduire ses effectif, fermer des bases et standardiser sa flotte.

Lors de la présentation de ses (bons) résultats trimestriels le 7 novembre 2019 mais alors qu’il fait face à une grève massive des PNC en Allemagne, le groupe avait annoncé la couleur pour ses deux filiales. Brussels Airlines, devra atteindre une marge EBIT ajustée de « 8% en 2022 » ; à cette fin, « le réseau sera réaligné, tandis que l’organisation bénéficiera encore plus des synergies avec les Network Airlines ». Le Conseil d’administration de la compagnie belge sera « entièrement numérisée et rationalisé », sa flotte sera « standardisée », des améliorations de la productivité et des processus devant également « contribuer à la durabilité des réductions de coûts ». La compagnie basée à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem a précisé dans la foulée son plan Reboot, qui devra économiser 160 millions d’euros par an d’ici 2022, tout en se disant selon L’Avenir « pas en mesure de chiffrer les pertes d’emploi », l’exercice nécessitant « une analyse au sein de chaque département » pendant les prochains mois. Si des licenciements secs ne sont pas exclus, un plan de départs volontaires va être proposé qui offrirait aux salariés « environ 40 à 55% de plus que ce qui est légalement prévu », avec à la clé un accompagnement dans la recherche d’un nouvel emploi et une possibilité de compensation financière en cas de perte importante de revenus, ou la possibilité de voyager pendant quatre ans à moitié prix à bord des avions de Brussels Airlines. Le quotidien précise que les postes administratifs sont initialement les seuls visés, mais que les navigants devraient « probablement » recevoir des propositions similaires.

Régime en vue pour Brussels Airlines et Austrian Airlines 1 Air Journal

©Austrian Airlines

La pilule est plus dure à avaler chez Austrian Airlines : les 90 millions d’euros par an d’économies qui lui seront imposées à partir de 2021 passeront entre autres par la fermeture de toutes ses bases en dehors de l’aéroport de Vienne-Schwechat. Comme annoncé en début d’année, la standardisation de sa flotte passera par le départ des seize Dash-8 Q400, qui seront remplacés d’ici 2021 par dix Airbus A320 d’occasion. L’impact sur l’emploi de ces mesures devrait « affecter 700 à 800 postes » selon la compagnie autrichienne qui justifie l’effort par la présence de multiples low cost à Vienne et le coût du carburant qui « pourraient mettre fin à six années consécutives de bénéfices ».

« Nous devons nous repositionner pour survivre à la concurrence brutale des compagnies aériennes à bas coûts », a déclaré le CEO d’Austrian Airlines, Alexis von Hoensbroech. « En partie, les mesures seront pénibles car elles drainent des ressources que nous avons laborieusement accumulées au cours des dernières années. Cependant, elles sont également nécessaires pour préserver l’avenir d’Austrian Airlines en tant que compagnie aérienne leader en Autriche ». Avant de préciser : « nous ne reculerons pas d’un millimètre sur le marché viennois », et le patron de Ryanair Michael O’Leary « se trompe s’il croit qu’il peut nous dépasser » dans la capitale autrichienne.

Le groupe va d’autre part supprimer de la flotte de Lufthansa Cargo dix McDonnell-Douglas MD11 d’ici la fin de l’année prochaine, deux Boeing 777F supplémentaires devant rejoindre les sept déjà en service. Les réductions de coûts sont également au programme de la branche fret.

Régime en vue pour Brussels Airlines et Austrian Airlines 2 Air Journal

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