La compagnie aérienne South African Airways a été placée sous protection contre les créanciers, faute de liquidité et face à une dette qui devrait atteindre 3,3 milliards de dollars à la fin de l’année.

Dans le rouge depuis 2011, sous perfusion depuis des années et soumise à des interventions politiques sans fin, la compagnie nationale sud-africaine a annoncé le 5 décembre 2019 que son Conseil d’administration avait adopté « une résolution visant à mettre l’entreprise en sauvetage commercial dans les meilleurs délais ». Une décision prise après consultation avec l’Etat actionnaire et le Département des entreprises publiques (DPE), « dans le but de trouver une solution aux défis financiers bien documentés de notre société », précise le communiqué de South African Airways, et afin de « créer un meilleur rendement pour les créanciers et les actionnaires de l’entreprise que ne le ferait toute autre solution disponible ». SAA cherche en outre à « minimiser la destruction de valeur à travers ses filiales » et à fournir « les meilleures perspectives pour que les activités sélectionnées au sein du groupe continuent à fonctionner avec succès ». Elle dit comprendre que cette décision présente « de nombreux défis et incertitudes pour son personnel », et promet une communication et un soutien ciblés pour tous les employés « en ces temps difficiles ». Un changement de gouvernance devrait être annoncé bientôt.

De son côté, le ministre des Entreprises publiques Pravin Gordhan a précisé que South African Airways va recevoir une nouvelle aide financière de 4 milliards de rands (248 millions d’euros), « la moitié de la part de l’Etat et l’autre moitié d’organismes prêteurs » selon son communiqué. Et ce afin de « faciliter » la restructuration radicale annoncée le 1er décembre, et qui sera menée par un administrateur indépendant. Il faut avant tout « éviter un effondrement désordonné » et tenter de conserver « le plus d’emplois possible » parmi les 5200 salariés de la compagnie aérienne. Les syndicats redoutent un millier de licenciements, et avaient mené le mois dernier une grève de sept jours (à un coût quotidien supérieur à 3 millions d’euros), demandant également des augmentations de salaires.

La compagnie de Star Alliance, basée à l’aéroport de Johannesburg-Or Tambo va prochainement publier un nouveau programme de vols « provisoire » ; elle a déjà suspendu jusqu’au 15 janvier ses vols vers Hong Kong, et renoncé à lancer une nouvelle liaison vers Guangzhou. Rappelons que les activités de sa filiale low cost Mango ne sont pas affectées par la situation financière de SAA.

South African Airways en mode sauvetage 2 Air Journal

©South African Airways