Le gouvernement indien a lancé le processus de privatisation de la compagnie aérienne Air India, 100% du capital étant désormais concerné. Les low cost IndiGo et SpiceJet seraient intéressées, mais il faudra au passage régler les 3,26 milliards de dette restantes après un effacement partiel par l’Etat.

Après un premier échec pour vendre 76% du capital de la compagnie nationale, le gouvernement a fixé les conditions et le calendrier pour sa vente totale. Dans l’appel à expression d’intérêt (EOI) publié le 27 janvier 2020, il fixe au 17 mars prochain la date limite de la première phase, avec le dépôt de « questions » fixé au plus tard au 11 février. La liste des candidats retenus sera publiée au plus tard le 31 mars, une shortlist devant ensuite rassembler ceux qui participeront à la deuxième phase.

Le gouvernement propose de vendre 100% d’Air India, 100% de la filiale low cost Air India Express, et 50% d’Air India SATS Airport Services (une coentreprise avec Singapore Airlines) ; en revanche la compagnie régionale Alliance Air, le catering et l’unité MRO de la compagnie nationale ne sont pas inclus dans la vente. La société Ernst & Young a été nommé conseiller unique pour la transaction. La compagnie nationale ne peut toujours pas être détenue en majorité par un actionnaire étranger, et le ou les acquéreurs devront démontrer leur fiabilité financière (le seuil a cependant été abaissé pour les compagnies locales, permettant à SpiceJet et Vistara de rejoindre IndiGo dans la liste des acquéreurs potentiels). Notamment parce que les repreneurs devront prendre à leur charge 3,26 milliards de dollars de dette, une somme toutefois réduite depuis mars dernier avec la création d’un « véhicule spécial » appelé Air India Assets Holding Ltd. (AIAHL) pour stocker 4,1 autres milliard de dollars, une partie de la dette accumulée au fil des ans par la compagnie aérienne. AIAHL devrait également « accueillir » des filiales d’Air India, dans les opérations au sol, la maintenance ou dans la gestion d’hôtels notamment.

Lors de la précédente tentative de privatisation de la compagnie de Star Alliance, l’échec avait été attribué non seulement au montant de la dette, mais aussi au fait que le gouvernement voulait conserver 24% du capital. Selon le document publié hier, Air India et Air India Express détiennent 12,8% du marché domestique (contre 80% pour les low cost) et 50,64% du marché international en Inde (pour les seules compagnies sindiennes ; 18,4% en comptant les transporteurs étrangers), dans un pays où le trafic aérien a été multiplié par six durant les dix dernières années. Un des actifs mis en avant par le gouvernement est bien sûr les créneaux de vol que la compagnie détient dans les aéroports du pays et à l’étranger, par exemple à Londres-Heathrow.

Côté flotte, Air India opère 121 avions dont 43 gros-porteurs (dont 27 Boeing 787-8 et quinze 777-300ER) et 78 monocouloirs Airbus (dont 27 A320neo tous loués). Sur le total, 32 sont détenus, 33 sont sous contrat de location-financement, 21 sont sous contrat de cession-bail et 35 sont loués à sec. Le total de la flotte comprend en outre 18 avions immobilisés. La low cost Air India Express est répertoriée comme ayant 25 Boeing 737-800 dont 10 en propriété, sept en location-financement et huit en location à sec.

La privatisation d’Air India est relancée 1 Air Journal

©Boeing