Le site Airbus de Broughton au Pays de Galles verra partir cette semaine la dernière paire d’ailes construites pour l’A380, destiné à un superjumbo que la compagnie aérienne Emirates Airlines doit mettre en service au début de l’année prochaine.

Dix-sept ans après l’assemblage des premières ailes de l’A380, le site gallois de l’avionneur européen verra partir les deux dernières cette semaine : selon le site du Daily Post, ce sont les prévisions météo qui ont permis d’établir le calendrier. Une première aile devrait donc quitter le site jeudi 6 février 2020 à 8h20, mettant deux heures pour rejoindre au port de Mostyn le Dee River Craft (DRC) « Afon Dyfrdwy ». La deuxième et donc toute dernière aile fera le même trajet vendredi 7 février à 8h00.

Selon le responsable du port de Mostyn Captain S. Capes, « c’est probablement le dernier envoi d’ailes d’A380, et probablement la dernière fois que le DRC pourra être vu sur la rivière ». La paire d’aile rejoindra ensuite la FAL de Toulouse, où sera assemblé le dernier A380 de l’histoire d’Airbus – un appareil destiné début 2021 à Emirates Airlines, qui en aura commandé 123 au total et en restera de loin le meilleur client.

Les dernières livraisons d’A380 auront lieu début 2021, 14 ans après l’entrée en service du premier chez Singapore Airlines, et après un total de 274 commandes fermes – comme l’avait annoncé sans grande surprise Airbus le 14 février 2019. Rappelons que l’un des premiers A380 (ex Singapore Airlines) vient d’être désossé chez Tarmac Aerospace, et qu’Air France vient de se séparer d’un de ses dix exemplaires.

Airbus UK : les dernières ailes de l’A380 quittent Broughton 1 Air Journal

©Lufthansa

Le Premier ministre gallois Mark Drakeford a visité la semaine dernière le site de Broughton, où sont également produites les ailes de l’A350, déclarant aux 6000 employés qu’Airbus « est une entreprise d’une importance vitale pour l’ensemble du pays de Galles et pour cette partie du pays de Galles en particulier. Le fait que nous quittions l’Union européenne ne signifie pas qu’il n’y aura pas de décisions vraiment importantes au cours des 12 prochains mois sur la façon de quitter l’UE, qui auront un impact réel ici ». M. Drakeford en particulier a insisté que le fait qu’il voulait s’assurer que « la voix du gouvernement gallois était “parfaitement alignée” avec les défis auxquels sont désormais confrontées des entreprises comme Airbus », premier employeur dans le nord du Pays de Galles. Et ce après une déclaration du chancelier britannique Sajid Javid, selon qui « il n’y aura pas d’alignement » avec l’UE ; et à qui Airbus a répondu : « nous continuons à rechercher plus de clarté et la levée de l’incertitude, en particulier concernant l’alignement réglementaire, afin qu’Airbus puisse planifier correctement pour l’avenir ».

Pour Mark Drakeford, les décisions qui seront prises au cours de la période de transition (a priori jusqu’à fin 2020) « feront une différence vitale pour l’entreprise. Si nous quittons l’Union européenne d’une manière qui permette toujours le maximum d’échanges libres et sans entraves, ce sera bon pour Airbus. S’il y a de nouveaux obstacles, ce sera un nouveau défi. Cette entreprise dépend de la possibilité de déplacer des personnes d’une partie du continent européen vers une autre, y compris cette usine ici. Si des choses sont faites qui font obstacle, cela entraînera de nouveaux défis pour Airbus. Ces choses n’ont pas besoin de se produire ».

Airbus UK : les dernières ailes de l’A380 quittent Broughton 2 Air Journal

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