Le syndicat SNPL a rejeté hier les propositions de la direction et appelle les pilotes de la compagnie aérienne HOP à se mettre en grève lundi 24 février. Dans les escales Air France ainsi qu’à l’aéroport d’Orly, des débrayages sont annoncés pour vendredi et samedi.

Le conseil du SNPL HOP a refusé le 18 février 2020 « à l’unanimité » la proposition de la direction qui ne répond pas « de manière satisfaisante » aux revendications portées par le syndicat, a déclaré sa présidente Émeline Fronteau dans Le Figaro. Le préavis de grève de 144 heures étalée sur 12 jours des pilotes de la filiale régionale d’Air France, annoncé en janvier et qui devait débuter vendredi dernier, avait déjà été reporté à lundi prochain. « Pour l’instant, la grève doit avoir lieu lundi puis tous les vendredis », a précisé hier la dirigeante du SNPL, majoritaire chez les pilotes. La direction aurait proposé une augmentation de la masse salariale de 3% (environ 5,5 millions d’euros selon La Tribune), alors que le syndicat demandait « au moins six millions d’euros supplémentaires » pour lever le préavis ; les pilotes Air France avaient obtenu une augmentation de 12%.

Le SNPL réclame donc des augmentations de salaires, mais aussi l’intégration des pilotes de la filiale chez la compagnie mère pour qu’ils bénéficient des mêmes conditions de travail et de rémunération. Il souhaite en particulier pérenniser le système mis en place ces trois dernières années, dans lequel quelque 70 pilotes HOP pouvaient intégrer Air France chaque année, après sélection et en repartant du bas de l’échelle en termes d’ancienneté et de salaire. Le syndicat « propose des solutions transitoires, quand la direction cherche à limiter le départ de ses pilotes afin de protéger son activité », selon Émeline Fronteau.

Rappelons que le Groupe Air France avait annoncé en juin 2019 une réduction de 15% de l’offre sur le réseau intérieur d’ici la fin 2021, le passage sous code AF au lieu de A5 de tous les vols de la filiale régionale et la réduction de sa flotte à 51 avions, avec une sortie de flotte de tous ses ATR d’ici 2020 (le dernier vol a eu lieu au début du mois).

La vie des passagers Air France risque d’être compliquée les vendredi 21 et samedi 22 février, cinq syndicats ayant appelé à des « débrayages de quelques heures à une journée »  dans les escales de région et à l’aéroport de Paris-Orly. La CGT, la CFDT, la CFE-CGC, FO et l’UNSA protestent notamment contre le recours à la sous-traitance suite à plusieurs plans de départs volontaires dont le dernier doit s’achever à la fin du mois prochain (il concerne 465 emplois au sol). Les revendications incluent selon leur tract commun « l’ouverture des mobilités volontaires » dans le court-courrier « pour répondre au besoin des escales en sous-effectif », et l’emploi de « ressources externes » pour assurer le programme de vol de l’été 2020 « dans les escales en tension d’effectifs sans recours systématique à la sous-traitance » avec « possibilité d’embauche en CDI de ces personnels formés et qualifiés ».

Pas rentable en raison de la concurrence des low cost et du TGV, mais aussi de l’héritage de la fusion entre Airlinair, Britair et Régional et du départ des pilotes chez la maison-mère qui l’oblige à pratiquer l’affrètement, HOP a perdu quelque 185 millions d’euros en 2018. Au T3 l’année dernière, le groupe Air France-KLM soulignait que le réseau domestique de l’hexagone affichait « une recette unitaire en hausse de 4,0%, poussée par les réductions de capacités ».

Grèves Air France : lundi chez HOP, dès vendredi au sol 1 Air Journal

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