Le gouvernement italien a placé l’ensemble du pays en « zone protégée » pour mieux lutter contre l’épidémie de Covid-19, forçant de nombreuses compagnies aériennes telles que Royal Air Maroc ou Air Algérie à suspendre leurs liaisons vers le pays tandis que d’autres telles que les low cost easyJet et Ryanair y réduisent fortement leurs fréquences. Et cela devrait empirer aujourd’hui.

Seuls les déplacements répondant à « des impératifs professionnels dûment vérifiés et à des situations d’urgence pour des raisons de santé » sont désormais permis vers, depuis et en Italie suite au décret annoncé le 9 mars et valable jusqu’au 4 avril 2020, qui étend à l’ensemble de l’Italie les mesures déjà mises en place dans certaines provinces du nord pour lutter contre le coronavirus (dont le bilan a dépassé les 563 morts et plus de 9000 cas de contamination). Si Alitalia ou Air France-KLM par exemple n’ont pas encore mis à jour leurs prévisions de vols, Royal Air Maroc a annoncé la suspension à partir de ce mardi de tous ses vols à destination et en provenance d’Italie, « et ce, jusqu’à nouvel ordre ». La RAM dessert les aéroports de Milan-Malpensa et Venise (déjà suspendus temporairement depuis dimanche), Rome, Bologne et Turin. Un communiqué précise que les clients « pourront, s’ils le souhaitent, reporter leur voyage à une date ultérieure, sans frais ; ou annuler leur voyage au plus tard 72 heures avant le départ du vol, en échange d’un avoir de la même valeur du billet, valable six mois et à consommer exclusivement sur les vols de la compagnie ».

Même décision annoncée hier par Air Algérie, qui suspend ce matin ses vols vers Milan-Malpensa ; elle explique avoir pris « des dispositions préventives en mettant à la disposition des personnels naviguant des kits sanitaires (gants, masques et combinaisons spéciales) lors des vols vers des régions infectés ». Finnair par exemple annonçait hier la suspension de sa route entre Helsinki et Milan du 9 mars au 7 avril, et de celle vers Rome du 12 mars au 7 avril, avec mesures commerciales à la clé.

Avant même l’extension de la quarantaine en Italie, la low cost easyJet avait annoncé lundi une réduction immédiate mais non  détaillée de ses fréquences vers les aéroports de Milan (Malpensa et Linate), Venise et Vérone, et ce jusqu’au 3 avril. Certaines sources annoncent que ses bases à Malpensa et Rome vont être fermées, les vols étant opérés par des avions stationnés à l’étranger.

Ryanair de son côté avait également précédé le nouveau décret : de nouvelles réductions de son programme de vols à destination/au départ d’Italie et de ses vols domestiques dans le pays étaient annoncées hier, « en réponse au “verrouillage” des vols à destination/au départ de la zone orange dans le nord de l’Italie mis en place par le gouvernement italien le week-end dernier ». En outre, un certain nombre d’autres pays de l’UE (Slovaquie, République tchèque, Hongrie, Malte, Roumanie) ont restreint les vols à destination/au départ du nord de l’Italie avec effet immédiat », ajoutait la low cost irlandaise. Du 10 mars au 8 avril, elle suspend tous les vols intérieurs italiens à destination/en provenance de Bergame, Malpensa, Parme et Trévise ; et du 12 mars au 8 avril, elle a prévu un programme de vols « fortement réduit » pour les vols internationaux au départ et à destination de Bergame, Malpensa, Venise, Parme, Rimini et Trévise, « qui ne seront assurés que les vendredis, samedis, dimanches et lundis » pour rapatrier les citoyens non-italiens. Toutes les liaisons à fréquences quotidiennes multiples (par exemple de Stansted à Malpensa) seront limitées à 1 vol par jour pendant chacun de ces 4 jours ». Ryanair précise que le trafic entrant vers le nord de l’Italie « a souffert d’un grand nombre de “no show” au cours de la semaine dernière, plusieurs milliers de visiteurs non-italiens se trouvant actuellement en Lombardie et dans d’autres régions impactées doivent rentrer chez eux ».

La réduction de voilure annoncée par TAP Air Portugal concerne « en particulier l’Italie » mais pas seulement : elle supprime environ 1000 vols ces deux prochains mois, soit une réduction de capacité de 4% en mars et 6% en avril. Ces annulations se concentrent en particulier sur les opérations pour les villes des régions les plus touchées, en particulier l’Italie, mais incluent également la réduction de l’offre sur d’autres marchés européens qui affichent une baisse plus importante de la demande, comme l’Espagne ou la France, et incluent également certains vols intercontinentaux, « étant donné la modèle d’exploitation de TAP, en tant que compagnie aérienne long-courrier et de correspondance ».

Parmi les autres compagnie aérienne ayant déjà réduit ou suspendu leur desserte de l’Italie, on retiendra Delta Air Lines (son Atlanta – Rome est désormais suspendu jusqu’au 30 avril, en plus des vols vers Milan), airBaltic, Air Malta, CSA Czech Airlines, Emirates Airlines, Iberia, MEA (Middle East Airlines), Qatar Airways, Royal Jordanian Airlines, Saudia, Singapore Airlines, TAROM ou Thai Airways entre autres.

Italie sous quarantaine : les aéroports se vident 1 Air Journal

©Boston Logan Airport