La suspension des activités de Boeing dans l’Etat de Washington a été prolongée pour une durée indéterminée en raison de la pandémie de coronavirus, 133 cas de contamination ayant été enregistrés chez ses employés. Le millième 787 Dreamliner produit, destiné à la compagnie aérienne Singapore Airlines, a effectué son premier vol en Caroline du Sud.

A l’arrêt depuis le 25 mars 2020, les installations du constructeur dans le Puget Sound et à Moses Lake ne redémarreront pas mercredi comme prévu : Boeing a annoncé le 5 avril le prolongement « jusqu’à nouvel ordre » de la suspension des opérations de production. Cela concerne les lignes d’assemblage des gros-porteurs 767, 777 et 787 à Everett, ainsi que celle des 737 à Renton – où l’arrêt de la production était déjà de mise depuis début janvier. Ces mesures sont prises « au vu de l’accent continu mis par l’entreprise sur la santé et la sécurité des employés, l’évaluation actuelle de la propagation du Covid-19 dans l’État de Washington, la fiabilité de la chaîne d’approvisionnement et les recommandations supplémentaires des autorités sanitaires gouvernementales », précise un communiqué diffusé dimanche soir. Pendant la suspension, l’entreprise continuera de « mettre en œuvre des mesures de santé et de sécurité supplémentaires dans ses installations pour protéger les employés. Ces mesures comprennent de nouveaux indices visuels pour encourager l’éloignement physique, un nettoyage plus fréquent et approfondi du travail et des espaces communs, et des horaires décalés pour réduire le flux des employés arrivant et quittant le travail, parmi de nombreuses autres améliorations ».

« La santé et la sécurité de nos employés, de leurs familles et de nos communautés est notre priorité », a déclaré Stan Deal, président et chef de la direction de Boeing Commercial Airplanes. « Nous prendrons ce temps pour continuer à écouter notre incroyable équipe et évaluer les orientations gouvernementales applicables, la propagation du coronavirus dans la communauté et la fiabilité de nos fournisseurs pour nous assurer que nous sommes prêts pour un retour aux opérations sûr et ordonné ». Les bénévoles qui ont soutenu les travaux essentiels sur le site et les services devraient continuer les tâches assignées ; la région de Puget Sound et les employés de Moses Lake qui peuvent travailler à domicile devraient continuer de le faire, précise Boeing.

Les quelque 30.000 employés de Boeing dans l’Etat de Washington, pour qui les deux semaines de suspension initialement envisagées s’étaient traduites en deux semaines de congés payés, vont devoir décider s’ils prennent à partir de mercredi des congés supplémentaires, des jours de maladie – ou se déclarent au chômage (Boeing a garanti le maintien des assurances maladies pendant la crise). Dimanche, les autorités de l’Etat annonçaient avoir enregistré 7984 cas de contamination au Covid-19 et 338 décès. L’avionneur avait déjà annoncé jeudi dernier préparer un plan de départs volontaires, dont les détails devraient être révélés ces prochaines semaines.

La production de Boeing à North Charleston en Caroline du Sud n’est pas affectée par ces mesures. Pour preuve, le vol inaugural le 3 avril du millième Dreamliner assemblé, le 787-10 immatriculé 9V-SCP et destiné à Singapore Airlines (qui en a commandé 47, dont 15 déjà entrés en service). Fin février, Boeing affichait 1498 commandes pour les 787-8, 787-9 et 787-10, dont 957 avaient été remis à leurs clients.

On retiendra par ailleurs une directive de la FAA, reprise par l’EASA, qui ordonne à tous les opérateurs de Dreamliner (tous modèles confondus) d’éteindre totalement le courant tous les 51 jours afin d’éviter que de mauvaises données soient affichées dans le cockpit – ce qui pourrait entrainer « des scénarios potentiellement catastrophiques ».  La FAA estime que l’opération durer moins d’une heure et coûtera 85 dollars par avion.

Boeing: arrêt prolongé et 1000eme Dreamliner 1 Air Journal

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