L’International Airlines Group (IAG) rassemblant les compagnies aériennes British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level a essuyé au premier trimestre une perte nette de 1,68 milliard d’euros, attribuée aux effets de la pandémie de Covid-19. Le retour à la normale n’étant pas envisagé avant 2023, les livraisons de 68 avions attendus d’ici deux ans ont été reportées, dont celles de onze appareils long-courrier.

Même si l’impact est inférieur à celui subi par Air France-KLM,  les résultats du groupe britannique au premier trimestre 2020 sont eux aussi marqué par les effets dès le mois de mars de la crise sanitaire : IAG a vu son chiffre d’affaires reculer de 13,4% à 4,585 milliards d’euros, et son résultat opérationnel avant éléments exceptionnels plonger à -535 millions d’euros (+135 millions l’année dernière). Le groupe affiche une perte nette après impôts et éléments exceptionnels de 1,68 milliard d’euros, contre un bénéfice de 70 millions d’euros au T1 2019, et prévient : le deuxième trimestre sera « bien pire ».

Côté trafic, le communiqué d’IAG précise qu’après une baisse des capacités en SKO de 10,5% au premier trimestre, celle-ci « a été réduite de 94% » depuis la fin mars, la majorité de la flotte étant clouée au sol – hormis les avions dédiés aux vols « limités » de rapatriement et de fret.

Le résultat d’exploitation jusqu’à fin février « était conforme à celui d’il y a un an. Cependant, la performance de mars a été gravement affectée par les restrictions gouvernementales en matière de voyages en raison de la propagation rapide du COVID-19, qui a eu un impact significatif sur la demande. Plus de la perte du trimestre s’est produite au cours des deux dernières semaines de mars », a déclaré le CEO du groupe Willie Walsh, dont le remplacement par Luis Gallego d’Iberia a été reporté au 24 septembre.

« Nous avions un bilan et une position de liquidité solides à l’approche de cette crise. Nous prenons toutes les mesures appropriées pour préserver la trésorerie, réduire et reporter à la fois les dépenses en capital et les coûts d’exploitation, et obtenir un financement supplémentaire afin de maintenir notre liquidité » qui fin avril s’élevait à 10,0 milliards d’euros, a-t-il ajouté.

IAG prévoit une reprise « significative » de l’activité en juillet « au plus tôt », en fonction de l’assouplissement des blocages et des restrictions de voyage dans le monde, et anticipe un trafic annuel « inférieur de moitié » – des prévisions « très incertaines ». Mais le groupe ne s’attend pas à un retour à la normale avant 2023 au mieux. « Cela signifie qu’une restructuration à l’échelle du Groupe est essentielle pour surmonter la crise et préserver un niveau de liquidité adéquat », a précisé Willie Walsh.

Au niveau de la flotte, IAG a annoncé hier le report des livraisons de 68 avions qui étaient attendus entre 2020 et 2022 : cela concernera 57 monocouloirs (sur les 92 attendus) et onze gros-porteurs (sur les 51 attendus). Le groupe ne prendra donc plus possession que de 75 nouveaux avions ces deux prochaines années, toutes les filiales étant affectées. Aucun détail n’a été fourni sur les types d’appareils concernés ; sont attendus entre autres des Airbus A320neo, A321neo et A350-1000 et des Boeing 777-300ER, 777-9 et 787-10 par British Airways, des A321XLR et A350-900 par Iberia et Aer Lingus, et des A321neo et A321neo par Vueling. Le sort de la lettre d’intention signée l’été dernier pour 200 737 MAX n’a pas été évoqué. Selon Willie Walsh, les discussions avec Airbus et Boeing ont été « très positives ».

Groupe IAG : perte massive et reports de livraisons 1 Air Journal

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