Une femme pilote de la compagnie aérienne Qatar Airways affirme s’être vu demander de rembourser environ 162.000 dollars de frais de formation après avoir été limogée sans préavis.

Le manque de détails sur les raisons du licenciement rend l’affaire difficile à évaluer, et la compagnie basée à l’aéroport de Doha ne commente aucune des informations relayées sur les réseaux sociaux par des employés ayant perdu leur travail. Mais la lettre diffusée sur Twitter est claire : datée du 7 mai 2020, elle informe Madame Jawaher Al-Hail que « ses services ne sont plus requis » à cette date, et que selon les termes de son contrat elle sera payée l’équivalent de 7 jours de salaire. C’est le paragraphe suivant qui a fait polémique : dans le cadre du programme de formation de cadets d’octobre 2013, « signé par (elle) en reconnaissance des dépenses engagées par la compagnie pour la former au rôle de pilote commercial », elle doit restituer 162.000 dollars « en compensation pour les coûts et dépenses » assurés lors de la formation.

Le courrier continue en précisant que la pilote « reste sujette à certaines obligations », et que Qatar Airways se réserve le droit « d’engager des procédures disciplinaires en cas de non-respect de ses obligations opérationnelles, des politiques et des procédures ». Le tout signé par le directeur des ressources humaines pour les « séparations » MIM Aslam Carrern.

Mme Al-Hail a déclaré ne pas savoir pourquoi elle a été licenciée, aucune information ne lui ayant été fourni lors de son entretien de licenciement, et être restée dans la société depuis la fin de sa formation en 2017. La pilote en a appelé à l’Emir du Qatar ; nul ne sait ce qu’elle risque si elle n’est pas en mesure de rembourser la somme exigée, mais elle ne serait pas la première à se voir imposer une telle demande. La compagnie aérienne demanderait en général plusieurs années de travail en son sein avant que le remboursement de la formation ne soit pris en charge en cas de séparation. Plus de 200 Qataris avaient rejoint le programme cadet en 2018, mais les résidents de l’Emirat ne représentent que 2% de son effectif.

Qatar Airways avait annoncé la semaine dernière avoir lancé un « plan de solidarité » prévoyant le report pendant trois mois du paiement de 50% des salaires de bases – pour le personnel « de niveau intermédiaire et supérieur » basé à l’aéroport de Doha. La compagnie nationale avait alors reconnu que des licenciements seront nécessaires dans le cadre de la pandémie de Covid-19.

Qatar Airways réclame les frais de formation à une pilote virée 1 Air Journal

©Twitter/Jawaher Al-Hail