La compagnie aérienne Corsair International affiche des prix spéciaux pour les étudiants voulant rentrer aux Antilles ou à La Réunion, tandis que la ministre des Outre-mer confirme la mise en place de tarifs spéciaux pour ceux souhaitant rentrer à Mayotte. Tous les transporteurs impliqués dans les dessertes ultramarines réclament de l’Etat plus de clarté.

Après la mise en place d’un tarif négocié pour les étudiants bloqués par la pandémie de Covid-19 avec Air France et Air Austral, Corsair a son tour annoncé vouloir « accompagner les étudiants ultra-marins en proposant des tarifs attractifs et adaptés afin de leur permettre de rentrer chez eux dans les meilleures conditions possibles ». Afin de faciliter le retour cet été de « milliers d’étudiants antillais et réunionnais qui suivent leurs études en Métropole et sont bloqués à cause de la crise sanitaire », elle lance donc cette offre tarifaire spéciale :

Paris – Fort-de-France ou Pointe-à-Pitre à 329 € TTC

Paris – La Réunion 449€ à TTC.

Selon son communiqué, l’offre est valable « pour tout achat réalisé jusqu’au 15 juillet 2020 et pour une période de voyage comprise entre le 26 juin 2020 et le 16 août 2020 pour la Réunion, et le 26 juin 2020 et le 9 août 2020 pour les Antilles » ; elle comprend une franchise bagages de 2 x 23 kg en soute. Des tarifs préférentiels aller/retour sont également proposés aux étudiants, avec un dernier retour possible le 14 octobre 2020 depuis la Réunion et le 21 octobre 2020 depuis les Antilles.

« Afin de garantir un maximum de souplesse aux étudiants et de faciliter leurs démarches, les billets pourront être modifiés sans qu’aucune pénalité ne soit appliquée ou seront remboursés intégralement avec une pénalité de 100€ par trajet. Pour être éligibles, les étudiants, âgés de 18 à 29 ans, devront présenter leur carte étudiante le jour du départ », précise encore Corsair. Les étudiants réunionnais qui remplissent les critères d’éligibilité peuvent également bénéficier du dispositif exceptionnel mis en place par la Région et profiter des “Bons Etudiant-spécial Covid” (300€ ou 450€), cumulables avec l’offre Corsair.

A ces dispositifs variés, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a ajouté une offre concernant Mayotte : à partir du 1er juin, le tarif étudiant qui existe entre Paris et La Réunion sera ouvert aux étudiants mahorais s’ils vont jusqu’à La Réunion. « Et comme nous avons un pont aérien pris en charge par l’État, à hauteur de 500.000 euros par mois, ils viendront gratuitement de La Réunion à Mayotte », a-t-elle annoncé sur le plateau de Mayotte La 1ère. Elle s’est également engagée à la mise en place d’un tarif préférentiel en cas de réouverture d’une liaison commerciale directe entre Paris et Mayotte. Ce jeudi, un vol spécial de rapatriement est prévu entre les deux îles, et dans les deux sens.

Une nouvelle table ronde a d’autre part réuni mardi au Sénat la plupart des compagnies aériennes impliquées outre-mer, avec des représentants d’Air Saint-Pierre, Air Antilles, Air Guyane, Saint-Barth Commuter, Air Austral, Aircalin, Air Caraïbes, Air Tahiti Nui, Corsair donc, Air France-KLM et French bee – et des associations FNAM et SCARA. Selon le communiqué de la Délégation sénatoriale aux outre-mer, toutes se sont entendues pour réclamer « davantage de clarté de la part de l’Etat, et la nécessité d’une parole unique ». Une « réelle vision de sortie de crise » se fait attendre selon les participants, en particulier sur la réouverture de l’aéroport de Paris-Orly : la possible réouverture le 26 juin n’est toujours pas officialisée, alors qu’elle est jugée « primordiale et doit aller de pair avec des modalités d’adaptation de la quatorzaine pour les arrivées en outre-mer ».

Bien qu’elles bénéficient d’un plan d’aide de l’État, ces compagnies aériennes ont « déploré que le soutien de l’État ne soit pas à la hauteur des problèmes, donnant l’impression de demi-mesures ». Et demandé « pour réellement traverser la crise » une annulation des charges sociales « plutôt qu’un moratoire ». La création d’un fonds de soutien de 1 milliard d’euros, proportionnel à celui accordé à Air France, est toujours réclamé, tout comme la mise en place en Polynésie française d’un « dispositif d’indemnisation du chômage partiel, comparable à celui mis en place en Nouvelle-Calédonie ».

Selon le président de la délégation sénatoriale Michel Magras (LR, Saint Barthélemy), « toutes les compagnies sont aujourd’hui en danger et je note la situation particulièrement alarmante pour le réseau Caraïbes. La compétition s’annonce rude pour l’avenir : nos compagnies aériennes, vitales pour nos économies locales, devront donc être accompagnées dans la durée ».

Outremer : tarifs spéciaux avec Corsair et demande de clarté 1 Air Journal

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