La Commission européenne a donné hier son autorisation à deux aides publiques aux compagnies aériennes, une de 1,2 milliards d’euros pour TAP Air Portugal et une autre de 288 millions pour la recapitalisation de Finnair.

Le Portugal a reçu le 10 juin 2020 l’autorisation de Bruxelles de venir en aide à sa compagnie nationale : son « prêt de sauvetage » de 1,2 milliard d’euros à TAP Air Portugal, annoncé mardi, donnera à cette dernière clouée au sol depuis début avril « les ressources nécessaires pour répondre à ses besoins immédiats de liquidité, et ouvrira la voie à sa restructuration pour assurer sa viabilité à long terme », sans pour autant « fausser indûment la concurrence dans le marché unique », explique la Commission. Selon qui les autorités portugaises se sont engagées à ce que TAP « rembourse le prêt ou soumette un plan de restructuration dans les six mois », afin d’assurer sa viabilité future.

Contrôlée à 50% par l’Etat (contre 45% pour Atlantic Gateway et 5% pour les salariés), la compagnie aérienne n’est en revanche pas éligible pour bénéficier d’un soutien au titre de l’encadrement temporaire des aides d’État de la Commission, destiné à soutenir des entreprises par ailleurs viables : sa mauvaise santé financière remonte à bien avant le début de la pandémie de Covid-19.

La vice-présidente exécutive Margrethe Vestager, en charge de la politique de concurrence, a déclaré que « dans un secteur qui a été particulièrement touchée par l’épidémie de coronavirus, la mesure permettra d’éviter les perturbations pour les passagers. Avec la levée progressive des restrictions de voyage et la prochaine saison touristique, elle profite également indirectement au secteur du tourisme portugais et à l’économie dans son ensemble ». Avec une flotte de 105 avions, TAP Air Portugal desservait 95 destinations dans 38 pays en 2019, transportant plus de 17 millions de passagers depuis son hub principal Lisbonne et d’autres aéroports portugais.

La Commission européenne a d’autre part annoncé hier qu’elle autorise le gouvernement finlandais à recapitaliser à hauteur de 288 millions d’euros la compagnie Finnair, basée à Helsinki. Avec 55,8% des actions, la Finlande en est le principal actionnaire, et l’augmentation de capital totale annoncée hier devrait être d’environ 500 millions d’euros. L’État devrait recevoir des droits de souscription d’actions nouvelles pour un montant de 286 millions d’euros, « correspondant à son niveau d’actionnariat actuel » d’après la Commission. Les actions restantes seront proposées sur le marché, sous réserve du droit préférentiel de souscription des autres actionnaires existants.

Pour Margrethe Vestager, cette recapitalisation aidera l’entreprise dans un secteur particulièrement touché par la crise, alors que Finnair « assure les besoins essentiels de connectivité nationale et internationale de la Finlande. Étant donné la situation géographique du pays, l’économie nationale, de nombreux emplois et le développement du commerce extérieur dépendent de ces services ». La « participation substantielle des investisseurs du marché à l’opération » est selon elle un signal positif et est « fortement encouragée » par la Commission, car elle « limite les distorsions de concurrence tout en contribuant au redressement des entreprises touchées par l’épidémie de coronavirus ».

Pour Bruxelles, Finnair ne détient pas de « pouvoir de marché significatif sur les marchés concernés sur lesquels elle opère. Son aéroport pivot d’Helsinki n’est pas encombré, ce qui signifie que les créneaux d’atterrissage et de décollage ne manquent pas ». Aucune mesure supplémentaire n’était donc nécessaire à ses yeux pour préserver une concurrence effective.

Argent public : feu vert pour TAP Air Portugal et Finnair 1 Air Journal

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