La compagnie aérienne TAP Air Portugal pourrait être renationalisée si les actionnaires privés ne font par leur travail, a prévenu le gouvernement. David Neeleman se dit favorable à un contrôle accru de l’État dans la gestion financière du groupe, en échange d’un prêt d’urgence pour survivre à l’épidémie de Covid-19.

Clouée au sol depuis début avril par la crise sanitaire, la compagnie nationale portugaise avait relancé le mois dernier des vols internationaux malgré le maintien des restrictions de voyage ; pour juillet, elle a prévu d’opérer 240 vols par semaine, y compris vers Paris et Nice. Mais si elle a reçu le mois dernier le feu vert européen pour un « prêt de sauvetage » de 1,2 milliard d’euros, le ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos a été clair devant une commission parlementaire : « nous sommes prêts à intervenir et à sauver l’entreprise. Nous ferons une intervention plus ferme si l’actionnaire privé continue de ne pas accepter les conditions de l’Etat ».

Le ministre n’a pas détaillé ce qui avait poussé le Conseil d’administration à repousser les propositions de l’Etat. Et a rappelé que la disparition de TAP serait un « désastre économique », soulignant que 90% des touristes arrivant dans le pays sont transportés par avion, dont la moitié dans les siens. Les négociations se poursuivent pour « trouver une issue à une situation négative pour tous, qui permette de garantir la paix et qui évite tout litige à l’avenir ».

Contrôlée à 50% par l’Etat (contre 45% pour Atlantic Gateway et 5% pour les salariés), TAP Air Portugal est en mauvaise santé financière depuis bien avant le début de la pandémie de Covid-19. Privatisée à hauteur de 61% en 2015 avec option pour monter à 95% pour le consortium emmené par David Neeleman, la compagnie de Star Alliance avait vu l’Etat remonter dès l’année suivante pour atteindre la moitié du capital. Elle avait d’ailleurs demandé en avril, au plus fort de la crise, à bénéficier « d’un prêt d’Etat ou une nationalisation ».

Lundi, David Neeleman se disait cependant prêt à accepter les mesures de contrôle de l’utilisation du prêt : « nous sommes prêts à accepter la participation immédiate de l’État au sein de la commission exécutive », a-t-il expliqué dans un communiqué. L’État n’est présent actuellement qu’au sein du conseil d’administration.

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TAP Air Portugal menacée de renationalisation ? 2 Air Journal

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