Près de 630 avions neufs assemblés par Airbus et Boeing attendent toujours de rejoindre les flottes des compagnies aériennes, la pandémie de Covid-19 ayant quasiment réduit à néant la demande faute de reprise du trafic.

Si les « parkings » de Tarbes, Châteauroux, Teruel ou Victorville entre autres sont pleins à craquer d’avions rendus inutiles par la crise sanitaire, ceux à la sortie des FAL des deux grands constructeurs n’ont rien à leur envier : selon Flightglobal, 628 avions avaient au 27 juillet 2020 opéré leur premier vol, mais attendaient toujours leur livraison. Dont 462 Boeing, principalement des 737 MAX (cloués au sol depuis mars 2019 et deux accidents ayant fait 346 victimes) mais aussi 31 Dreamliner, cinq 777, deux 747-8F et un 767. Et 166 Airbus, y compris 112 de la famille A320, onze A220, quatorze A330, 25 A350 et quatre A380.

Toutes ces livraisons non effectuées ne sont pas liées à des annulations ou reports de livraisons officialisés, rappelle Flightglobal : celles des MAX dépendent de la certification de la FAA puis des autres régulateurs, tandis qu’en Europe une quarantaine d’avions ont effectué ce mois-ci leur vol inaugural ; Airbus expliquait d’ailleurs que de nombreux clients sont dans « l’impossibilité physique » de recevoir un nouvel avion, en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie (130 appareils concernés à la fin juin).   

Selon le consultant du site spécialisé Rob Morris, on peut s’attendre à ce que « cet inventaire augmente encore, car les restrictions de voyage et la faiblesse persistante de la demande poussent les compagnies aériennes à ne pas accepter la livraison de ces avions en temps opportun ». De quoi accentuer encore l’écart entre les rythmes de production et ceux de livraison ; Airbus et Boeing ont chacun de leur côté revu à la baisse les cadences d’assemblage.

Durant les six premiers mois de l’année, Airbus a livré 196 avions (contre 389 à la même époque l’année dernière, une baisse de moitié et son plus bas résultat depuis 16 ans) ; la production de la famille A320 a été réduite de 60 à 40 exemplaires par mois, celle des A330 à deux par mois et celles des A350 à six par mois, soit une baisse d’environ un tiers par rapport aux cadences moyennes d’avant la crise.

Durant la même période, Boeing a remis à ses clients 70 avions, un recul de 71% par rapport à 2019 ; hors les MAX dont l’assemblage a redémarré en mai, sa production de 777 va tomber à 2,5 par mois, et celle des 787 à 10 (avant une nouvelle réduction à sept par mois d’ici 2022).

Airbus et Boeing ont plus de 600 avions en attente de livraison 1 Air Journal

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