La compagnie aérienne Air France prévoirait au deuxième semestre une perte d’explitation quasiment égale à celle du premier, pour finir cette année dans le rouge à hauteur de 2,9 milliards d’euros.

Selon La Tribune, la perte d’exploitation de la compagnie nationale française devrait atteindre 1,3 milliard d’euros au S2 2020, soit à peine moins que celle de 1,55 milliard au S1 annoncée la semaine dernière. La prévision « présentée en interne » reflèterait la lenteur de la reprise post-pandémie de Covid-19, dont la persistance incite de nombreux fermer à maintenir leurs frontières fermées, voire reconfiner des régions où le nombre de contaminations est en hausse. Air France n’assure en août « que 60% de ses capacités en sièges prévues initialement », rappelle le site économique, même si elle a prévu pour la rentrée d’opérer vers quelque 170 destinations, soit 85% de son réseau habituel ; sur ce programme réduit, le coefficient d’occupation global « était en juillet de 56%, contre 90% l’an dernier ».

Les lignes touristiques de la compagnie de l’alliance SkyTeam enregistrent une bonne reprise, mais le retour des voyageurs d’affaires reste incertain, le groupe n’ayant « pas beaucoup d’informations » sur ce sujet « crucial » : le directeur financier d’Air France-KLM Frédéric Gagey expliquait lors de la présentation es résultats vendredi dernier que les clients professionnels « envisagent de reprendre une partie de leurs voyages d’affaires mais à un rythme plus lent que celui observé l’année dernière », souligne La Tribune. La direction d’Air France « compte sur son plan de restructuration pour atteindre une marge positive de 3% en 2022 et de 7% en 2023 ».

Rappelons que le groupe prévoit d’ici fin 2021 une réduction structurelle de la capacité d’au moins 20% par rapport aux niveaux d’avant la crise sanitaire. Son plan passera entre autres par une réduction de 40% du réseau domestique français, sur lequel Air France a perdu 200 millions d’euros en 2019, et la suppression de 7580 postes d’ici fin 2022 (16% des effectifs d’Air France et 40% de ceux de la filiale régionale HOP). Sur le réseau néerlandais, KLM s’apprête à supprimer 1500 postes en plus de l’arrêt de 1500 CDD et 2.000 départs volontaires.

Rappelons que l’Etat français a promis qu’il continuera de soutenir « sans aucune ambiguïté » Air France, n’excluant pas si besoin une montée au capital selon la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. Paris avait annoncé au mois de mai qu’il débloquerait 7 milliards d’euros pour sa compagnie nationale.

Air France ne s’en sortira pas mieux d’ici la fin 2020 1 Air Journal

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