Fraport, l’opérateur de l’aéroport allemand de Francfort, compte supprimer entre 3.000 et 4.000 emplois, soit environ 15% de ses effectifs, face à une reprise très lente du trafic aérien.

Après une baisse de 64% sur un an au premier semestre 2020 (et de 94% au deuxième trimestre), le trafic passager sur le premier aéroport allemand  (70 millions de passagers annuels en temps normal) a repris depuis mi-juin, mais le nombre de passagers n’atteint actuellement qu’un cinquième du niveau de 2019.

Selon le patron de Fraport, Stefan Schulte, “les effets de la pandémie seront ressentis bien au delà de cette année et bouleverseront de manière permanente notre industrie“. “Même en 2022/2023 nous nous attendons à des volumes inférieurs de 15% à 20%” au niveau de l’année 2019, prévoit-il. Face à ces prévisions, “nous devons réduire la taille de notre groupe pour le rendre plus efficace“.

Aussi, Fraport va supprimer entre 3000 et 4000 emplois sur 22.000 via l’arrêt quasi-total d’embauches mais également grâce à des “mesures socialement responsables” -une formule utilisée en Allemagne qui englobe généralement des départs volontaires et retraites anticipées. Le recours ou non à des licenciements secs “dépendra de la mise en place” de ces mesures, actuellement négociées avec les syndicats, indique l’opérateur aéroportuaire allemand.

Au deuxième trimestre, plus de 16.000 employés étaient au chômage partiel à Francfort, et l’un des deux terminaux de l’aéroport de Francfort est toujours fermé. Egalement, Fraport a interrompu ou reporté une grande partie de ses investissements. 

Pour 2020, l’opérateur allemand s’attend à un résultat net “clairement négatif” après une perte historique de 231 millions d’euros au premier semestre 2020 contre un bénéfice de 165 millions pour les six premiers mois de 2019. Son chiffre d’affaires pour la période de janvier à juin 2020 était en baisse de 50%. Fraport, qui opère également d’autres aéroports dans le monde, en Slovénie, au Brésil ou encore en Grèce, s’attend à une perspective de croissance “modérée” à partir des années 2022 et 2023.

L'aéroport de Francfort : lente reprise du trafic, 3.000 à 4.000 emplois supprimés 1 Air Journal

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