La compagnie aérienne low cost Ryanair et le syndicat SEPLA ont trouvé un accord sur la baisse temporaire des salaires des pilotes basés en Espagne en échange d’une minimisation des suppressions d’emploi face à l’impact de la pandémie de Covid-19. Mais les représentants des hôtesses de l’air et stewards continuent de renâcler.

A l’instar de leurs collègues en Grande Bretagne et en Irlande, mais contrairement à ceux d’Allemagne, les pilotes de la spécialiste irlandaise du vol pas cher basés dans les aéroports d’Espagne ont voté en faveur du projet d’accord présenté par SEPLA. Valable pour quatre ans, cet accord prévoit une réduction de salaire de 20% (rétablie progressivement d’ici 4 ans), ainsi que des améliorations de la productivité sur les plannings, des jours de travail flexibles et des congés annuels ; en échange, Ryanair promet de « minimiser les pertes d’emplois des pilotes espagnols ». En mai dernier, elle avait identifié un sureffectif de 266 pilotes et 351 hôtesses de l’air et stewards dans le pays.

Cet accord donne à la low cost selon son communiqué « un cadre pour adapter son fonctionnement pendant la crise de Covid-19, et une voie vers la reprise lorsque l’activité reviendra à la normale dans les années à venir ». Il a été massivement accepté par plus de 80% des pilotes espagnols, « démontrant que les pilotes et leur syndicat sont prêts à travailler avec l’entreprise pendant la crise » qui voit Ryanair transporter « beaucoup moins de trafic, à des tarifs bien inférieurs pour un avenir prévisible ». La compagnie irlandaise vient juste d’annoncer revoir à la baisse de 20% ses prévisions de capacité pour septembre et octobre.

Ryanair explique avoir déjà démontré sa capacité à travailler avec les syndicats, et à conclure ces accords dans l’ensemble de son opération européenne. « Malheureusement », il a été impossible de parvenir à un accord en Espagne avec les syndicats du personnel de cabine USO et SITCPLA qui, « fait unique en Europe » selon la low cost, continuent de « faire obstacle aux économies de coûts nécessaires, mettant en péril les emplois et les liaisons touristiques ». Sur tous les autres marchés de l’UE, des accords ont été négociés pour « sauver des emplois, améliorer la productivité et réduire les coûts en réponse à la crise du Covid-19, à la fois avec les syndicats des pilotes et des PNC » ; l’incapacité de l’USO et du SITCPLA à négocier « ou à s’engager de manière significative » signifie désormais que les pertes d’emplois de PNC espagnols sont désormais « plus probables ».

Le CEO de Ryanair Eddie Wilson, a déclaré : « Nous saluons le résultat d’aujourd’hui selon lequel une majorité écrasante (80%) des membres du SEPLA ont voté en faveur d’un accord de 4 ans sur des réductions de salaire de 20% et des améliorations de la productivité sur les listes et des modèles de travail flexibles pour sauver le nombre maximum d’emplois de pilotes espagnols (…). Il est regrettable que l’USO et le SITCPLA aient fait obstacle à un accord similaire pour notre personnel de cabine, ce qui met désormais en péril les emplois du personnel de cabine espagnol. [Ils] ont jusqu’à présent été incapables de s’engager d’une manière réaliste qui tienne compte des défis extraordinaires auxquels l’industrie du transport aérien est confrontée ».

Ryanair avait annoncé en mai dernier qu’elle était sur le point de supprimer 3000 emplois en Europe. Le directeur général du groupe Ryanair Holdings (Ryanair, Lauda, Buzz, Malta Air) Michael O’Leary souhaitait des accords entrainant une baisse de salaire « de 20% pour les commandants de bord les mieux payés et de 5% pour les hôtesses de l’air et stewards les moins bien payés ». Mais il reconnaissait que ce ne serait pas suffisant pour éviter « toutes » les suppressions de postes.

Ryanair : les pilotes espagnols acceptent la baisse de salaire 1 Air Journal

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