La compagnie aérienne low cost Ryanair estime que l’arrivée annoncée de vaccins pour contrer la pandémie de Covid-19 pourrait lui permettre de proposer un été 2021 « presque normal ». Et la possible commande de Boeing 737 MAX supplémentaires, y compris des MAX 10, reste d’actualité.

S’adressant à la conférence virtuelle World Travel Market, le directeur général de Ryanair Holdings Michael O’Leary a exprimé un « optimisme raisonnable » sur la reprise de la demande, après une saison hivernale « annulée » par la crise sanitaire. S’il ne croit pas à une reprise avant Pâques, l’annonce par Pfizer de résultats positifs sur son vaccin lui fait entrevoir un été 2021 « presque normal », avec entre 75% et 80% des capacités proposées en 2019.

Pour le patron de Ryanair, les tarifs bas « seront la clé de la reprise de l’industrie », et seules les compagnies aériennes capables de « s’adapter rapidement » sortiront plus fortes de la crise. Son modèle à haut volume et à bas coût permettra à Ryanair de « rebondir plus rapidement » que ses rivales une fois la demande revenue, et d’être in fine « incontestée en Europe au cours des 20 prochaines années ».

Michael O’Leary a également parlé des négociations en cours avec Boeing à propos d’une nouvelle commande de 737 MAX, à la fois sur des MAX 200 supplémentaires (en plus des 135 déjà commandés fermes) et sur des MAX 10. Evoqué depuis plusieurs semaines, le nombre de 150 à 200 avions n’a pas été mentionné, mais le dirigeant de Ryanair pense qu’un accord sur le MAX 10, lancé en novembre 2019, « va prendre un peu plus de temps » : le plus gros (et pas encore assemblé) des monocouloirs remotorisés « a été légèrement retardé, car l’un des problèmes avec Boeing, la FAA et l’EASA est qu’ils se sont engagés à apporter davantage de modifications de conception sur le MAX 10. Je pense donc que le premier MAX 10 a été retardé ou retiré pour environ deux ans », explique le dirigeant.

Le CEO de Ryanair pense que la priorité actuelle de Boeing est de revoir le MAX voler, puis de se débarrasser des exemplaires déjà produits, « ce qui devrait lui prendre de 12 à 18 mois ». Mais il n’est pas intéressé par les MAX 8 « white tails » produits pour d’autres clients en configuration classique, sa version 200 étant plus dense avec 197 sièges. Seulement ensuite selon le dirigeant, Boeing s’attaquera au MAX 10, modèle pour lequel l’EASA exige la présence d’un « capteur synthétique pour ajouter de la redondance » : cela prendra à Boeing « 20 à 24 mois » pour développer cette solution logicielle comparant les données des sondes AOA, avait déclaré Patrick Ky, le directeur exécutif du régulateur européen. Ce capteur sera indispensable pour que le MAX 10 puisse être certifié (en 2022 a priori), et les versions MAX 7, 8 et 9 en bénéficieront également.

Rappelons que Boeing avait annoncé fin octobre il ne devrait livrer en 2021 qu’environ la moitié des 450 737 MAX stockés depuis mars 2019, suite aux deux accidents ayant fait 346 victimes chez les compagnies aériennes Lion Air puis Ethiopian Airlines.

Ryanair optimiste sur les vaccins et les 737 MAX 1 Air Journal

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