Le Sénat a adopté un amendement visant à encourager les compagnies aériennes, en particulier Air France, à renouveler leur flotte avec de nouveaux avions plus propres.

Dans le cadre de l’examen du budget 2021, le Sénat a adopté lundi un mécanisme de suramortissement sur l’achat d’avions émettant 15% de CO2 en moins, pour les compagnies aériennes installées en France. Comme voté l’an dernier, avant donc la pandémie de Covid-19 et les promesses environnementales faites par Air France en échange d’une aide publique, il s’agit de « proposer jusqu’au 31 décembre 2022, un dispositif de suramortissement sur l’achat des avions neufs moins polluants » tels que les Airbus A220, A320neo ou A350, a expliqué à Public Sénat l’auteur de l’amendement, le rapporteur LR Jean-François Husson. Selon le sénateur UDI Vincent Capo-Canellas, la majorité sénatoriale entend ainsi aider les compagnies aériennes à « avoir cette mutation environnementale » vers des avions moins gourmands en carburant, et leur permettre de les financer.

Le Sénat a d’autre part adopté un amendement visant à instituer une déduction fiscale de 40% sur l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) pour l’utilisation des biocarburants aéronautiques par les compagnies aériennes de l’hexagone.

Le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique Cédric O, qui s’est opposé à l’amendement, estime que ce suramortissement n’est pas utile car « les nouvelles générations d’avions, motorisées par Safran » (entre autres NDLR), consomment de facto « déjà 15% de moins que la précédente génération ». Les compagnies aériennes « ont déjà prévu d’acquérir des avions qui feront 15% de consommation de moins », rappelle-t-il (A220 et A350 pour Air France en particulier, A350 pour Air Caraïbes et French bee, A320neo pour Aircalin…) ; il n’y a donc « pas vraiment d’incitation environnementale en l’état ».

Le Sénat à l’aide de la flotte Air France ? 1 Air Journal

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