La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle a été placée lundi sous la protection de la loi sur les faillites dans son pays d’origine, après avoir utilisé la manœuvre en Irlande pour certaines de ses filiales.

La spécialiste norvégienne du vol pas cher, qui n’opère plus que six Boeing sur les 127 du groupe et affichait fin septembre une dette de 4,6 milliards d’euros, a dû pousser le 8 décembre 2020 un ouf de soulagement : selon son CEO Jacob Schram, cette mise sous protection contre les créanciers, présentée comme « un processus de reconstruction supplémentaire en vertu de la loi norvégienne », va « bénéficier à toutes les parties et augmenter les chances de succès ». La procédure identique au Chapter 11 américain a pour objectif de « garantir des emplois dans l’entreprise, et contribuer au maintien des infrastructures critiques et à la création de valeur en Norvège », a ajouté le dirigeant dans un communiqué.

Norwegian avait déjà à la mi-novembre utilisé le principe en Irlande pour deux filiales dont les actifs sont détenus dans le pays européen. Norwegian Air International, basée à Dublin, opère avec 24 Boeing 737-800 une partie des vols européens de la low cost depuis des aéroports au Danemark, en Finlande, au Royaume Uni et en Espagne. Arctic Aviation Assets DAC, également basée en Irlande, loue depuis 2016 les avions de la famille Airbus A320neo acquis par le groupe (par exemple à HK Express).

La low cost avait annoncé une semaine plus tôt une perte trimestrielle de 91,5 millions d’euros, et n’avoir plus que 318 millions d’euros de trésorerie alors que le gouvernement norvégien lui avait refusé une aide publique supplémentaire.

Norwegian a convoqué pour le 17 décembre une assemblée générale extraordinaire, durant laquelle elle demandera aux actionnaires de soutenir un nouveau plan de restructuration. Son plan implique une émission d’actions d’un montant maximal de 4 milliards NOK (374 millions d’euros), un échange de dettes en capitaux propres (y compris le financement ou le leasing d’avions). Parmi les actions prévues figure la réduction de la flotte vers une « taille adaptée » à la situation, sans plus de précision ; seulement 6 de ses Boeing sont actuellement en service (sur 17 basés dans les aéroports de Norvège et 127 au niveau du groupe), et elle a déjà revendu des 787 Dreamliner.

La low cost propose de reconstruire « un bilan suffisamment ciblé et solide pour attirer de nouveaux investisseurs et parties prenantes, y compris potentiellement le soutien du gouvernement norvégien » qui lui avait été refusé le mois dernier (tout comme celui de  la Suède en aout). « Nous serons prêts à affronter la concurrence pour les clients après la pandémie de Covid-19 », promettait hier le directeur général de Norwegian.

Norwegian : sous protection contre les créanciers en Norvège aussi 1 Air Journal

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