Trois jours de grève prévus cette semaine à l’aéroport de Londres-Heathrow par les employés au sol contre les réductions de salaires, une grève jeudi par certains contrôleurs aériens en Italie : les revendications sociales sont de retour dans le secteur aérien, très affecté par la pandémie de Covid-19.

Le syndicat Unite représentant dans le premier aéroport londonien quelque 4000 pompiers, ingénieurs, bagagistes, travailleurs opérationnels et côté piste et employés de sécurité a organisé le 14 décembre 2020 un « rallye automobile » de ses membres aux alentours de la plateforme ainsi que des piquets de grève « respectant la distanciation sociale », la même chose étant prévue jeudi et vendredi. « Les travailleurs intensifieront la grève cette semaine », indique le premier syndicat britannique, puisque le gestionnaire HAL (Heathrow Airport Limited) « a refusé de retirer sa décision de licencier brutalement puis réembaucher son fidèle personnel ».

Pour Wayne King, responsable de la coordination régionale de Unite, « le succès de l’aéroport repose sur sa main-d’œuvre, qui a continué à assurer son fonctionnement tout au long de la pandémie, risquant parfois leur santé. HAL les a remercié en menant l’opération de licenciement et de réembauche la plus brutale jamais vue au Royaume-Uni ».

L’aéroport s’est dit « déçu que Unite ait décidé de mener une action de grève pendant la pire crise pour frapper le secteur de l’aviation », indique son site internet. Le gestionnaire ne s’attend pas à des perturbations des vols, mais conseille aux passagers de vérifier avec leur compagnie aérienne avant de se rendre à l’aéroport. Londres-Heathrow se prépare déjà à une grève des employés du fret pendant neuf jours autour de Noël, toujours pour des questions de salaires.

En Italie, Alitalia a confirmé pour le jeudi 17 décembre de 10h00 à 14h00 une grève de certains employés de l’ENAC, le gestionnaire du contrôle aérien italien. Elle affiche déjà 38 annulations de vols, dont quatre au départ des aéroports de Nice, Genève, Zurich et Athènes (tous à destination de Rome).

La compagnie nationale explique avoir pris « des mesures spéciales pour atténuer les désagréments des clients, afin de réserver tous les passagers touchés par des annulations sur les premiers vols disponibles le même jour ». Les voyageurs affectés par une annulation ou un changement d’horaire des vols Alitalia le 17 décembre « peuvent réserver leur voyage sans frais supplémentaires ni pénalités, voyager avant le 24 décembre ou demander le remboursement complet de leur billet ».

 

D’autres compagnies aériennes seront évidemment touchées par le mouvement, assez récurrent en Italie (la dernière grève des contrôleurs remonte à la mi-janvier). Ni Ryanair ni easyJet par exemple n’ont à ce jour réagi.

Heathrow, Italie : le retour des grèves 1 Air Journal

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