Les quatre syndicats représentant les hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France ont validé jeudi l’Accord d’activité partielle de longue durée (APLD) allant du 23 décembre 2020 au 31 décembre 2022.

Annoncé fin septembre par la directrice générale Anne Rigail, le recours à l’APLD pour la compagnie nationale française a reçu le 24 décembre 2020 l’approbation des syndicats du personnel de cabine SNPNC/FO, UNSA PNC, UNAC et SNGAF ; l’accord doit être validé par la DIRECCTE (et renouvelé tous les six mois). « C’est en faisant front commun et unies que les quatre organisations syndicales représentatives ont fait évoluer la V1 minimaliste que proposait la Direction », souligne dans un communiqué le SNPC. L’accord prévoit selon le syndicat :

  • Une garantie sur l’emploi  PNC : « Air France s’engage à ne pas procéder à des licenciements de PNC pour motif économique jusqu’au 31 décembre 2022. En cas de dégradation de la situation économique, les parties signataires pourraient toutefois étudier la mise en œuvre de dispositif(s) de départs volontaires. Cet accord n’étant applicable que dans le cas ou AF est en mesure de maintenir son activité ».
  • Une réduction maximale de l’activité par PNC « à 40% sur la durée de l’accord, 50% les six premiers mois ».
  • Garantie du maintien du MGA, « c’est-à-dire la garantie d’un complètement du même niveau de rémunération que nous touchons depuis l’AP. Nous avons l’assurance de ne pas toucher moins qu’aujourd’hui sur toute la durée de l’accord. Bien entendu, quand l’activité repartira, les rémunérations suivront en proportions ».
  • CRPN : « c’est sans doute là que nous avons dû déployer le plus d’efforts, en effet, tout en négociant avec la Direction d’AF, vos administrateurs PNC SNPNC à la CRPN ont dû travailler dans le même temps avec l’Etat et la CRPN, le tout dans un échange constructif avec les pilotes en obtenant la garantie d’un dispositif permettant de générer des droits CRPN en temps et en droits à pension au titre des jours d’inactivité partielle dans le cadre de l’APLD ».
  • Maintien du niveau de prestations de prévoyance sur les jours d’inactivité partielle au travers la signature d’un avenant.
  • TAF : périodes de TAF accordées par défaut (sur les six 1ers mois), mesure pouvant être étendue au-delà en fonction du niveau de l’activité.
  • Ajustement du quota de CA au mois le mois, permettant d’augmenter les satisfactions de CA.
  • Engagements en matière de formation professionnelle : adaptation (dans la mesure du possible) des plannings dans le cadre des dispositifs FNE – CPF.

La pandémie de Covid-19 qui sévit depuis le début de l’année « a touché de plein fouet de nombreux secteurs, dont celui de l’aérien, nous plongeant dans une crise sans précédent, réduisant de manière drastique l’activité commerciale sur le plan mondial », rappelle le SNPNC. Déclenchant chez Air France la recherche de sources d’économies « dont, pour le personnel : la RCC chez les PNC et les PNT, le PDV/PSE au sol », et la mise en place de l’Activité Partielle désormais remplacée par l’APLD – avec le même objectif : préserver les emplois.

Dans ce cadre de l’APLD, les salariés toucheraient pour les heures non travaillées 84% de leur salaire net, soit plus que ce qui est proposé par le chômage partiel (72% en novembre) – avec des avantages similaires pour l’entreprise : l’État lui versera 85% de ce montant.

Air France, qui perdait à l’automne environ 10 millions d’euros par jour selon Anne Rigail, a entamé sa restructuration, notamment dans la gestion du sureffectif avec la suppression de 7580 postes d’ici la fin 2022 (6560 chez Air France et 1019 chez la filiale régionale HOP où les choses se passent moins bien) ; soit une « réduction de 16 à 17% » sur les quelque 45.000 salariés de la compagnie. La baisse d’activité « est amenée à perdurer, et la reprise est prévue lente et graduelle compte-tenu du contexte et des mesures sanitaires évoluant sans cesse dans chaque pays », conclut le SNPNC.

Air France : tous les syndicats PNC signent l’APLD 2 Air Journal

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