La compagnie aérienne Aer Lingus a formellement obtenu des Etats-Unis l’autorisation de rejoindre la coentreprise transatlantique formée par deux autres filiales du groupe IAGBritish Airways et Iberia, avec American Airlines et Finnair.

La demande faite en décembre 2018 par les cinq compagnies auprès du ministère des transports américain (DoT) a reçu le 22 décembre 2020 son « approbation finale », après celle donnée temporairement un mois plus tôt. Le DoT précise dans son communiqué que cette ordonnance finale « comprend des conditions pour répondre aux préoccupations liées à la concurrence, pour préserver le choix des consommateurs, pour garantir que l’octroi de l’immunité antitrust est dans l’intérêt public et pour permettre au Ministère de surveiller et d’évaluer les avantages produits par la coentreprise proposée ». Les compagnies aériennes sont donc « tenues de continuer à se conformer à certaines mesures correctives relatives aux créneaux horaires dans les aéroports de Londres qui ont été imposées lorsque la coentreprise transatlantique Oneworld a été initialement approuvée en 2010, et qui ont été prorogées par la Competition and Markets Authority du Royaume-Uni (CMA) pendant qu’elle achève sa propre enquête sur l’entreprise commune transatlantique Oneworld ». En outre, les transporteurs sont tenus de supprimer les clauses d’exclusivité de leurs accords d’alliance et de revoir l’alliance après cinq ans.

Cette coentreprise avait été approuvée en 2010 par American Airlines, British Airways et Iberia, Finnair les ayant rejointes en 2013. Contrairement à ses partenaires, Aer Lingus n’est pas membre de l’alliance Oneworld.

Lors de sa demande il y a deux ans, Aer Lingus expliquait en particulier que son « modèle de transporteur à vols par chers attire un segment important et croissant de consommateurs que les compagnies à service complet comme British Airways et Iberia (et American) ne sont pas aussi bien équipées pour servir aujourd’hui en raison de leur offre de produits, qui repose sur une base de coûts plus élevée et se concentre davantage sur les passagers premiums ». La demande précisait aussi que les accords conjoints généreront « des avantages pour le consommateur pouvant atteindre 96 millions de dollars par an », via les développements suivants :

  • Augmentation de la connectivité grâce aux nouveaux vols en partage de code, résultant en 214 segments supplémentaires (72 nouvelles destinations uniques en partage de code) pour Aer Lingus en Amérique du Nord, et 47 segments supplémentaires (12 nouvelles destinations uniques en partage de code) pour American Airlines au-delà de Dublin ;
  • Développement du service de transport de valeur d’Aer Lingus en ouvrant de nouvelles connexions et de nouvelles routes vers l’Amérique du Nord ;
  • Amélioration du réseau commercial commun en intégrant le hub géographiquement pratique de Dublin d’Aer Lingus aux réseaux des opérateurs de la coentreprise, facilitant ainsi une connectivité nouvelle et plus pratique entre les États-Unis et l’Europe.
  • Réduction des tarifs en éliminant la double marginalisation et en intégrant des systèmes de gestion des revenus et des revenus afin d’accroître la disponibilité de sièges à tarif réduit
  • Stimulation d’une nouvelle demande de 16.800 passagers par an
  • Facilitation d’une entreprise commune de fret qui permettra des opérations cargo plus efficaces et compétitives.

Aer Lingus « se félicite de la décision du Département américain des transports d’accorder l’immunité antitrust pour nous permettre de rejoindre l’entreprise commune transatlantique entre American Airlines, British Airways, Iberia et Finnair… Les clients d’Aer Lingus auront également accès à plus de 200 nouvelles destinations aux Etats-Unis via la coentreprise ». D’après British Airways, plus de 160 villes européennes seront désormais reliée à plus de 240 villes américaines.

Ce feu vert américain tombe en tout cas au bon moment : Aer Lingus a annoncé le mois dernier son intention d’ouvrir une base à Manchester justement pour lancer des vols transatlantiques, qui seraient opérés en Airbus A3231LR. Le site anna.aero par exemple citait sept destinations possibles, Boston, Chicago, Las Vegas, Miami, New York-JFK, Orlando et San Francisco (le marché Manchester-USA représentait environ 2 millions de sièges l’année dernière). Entreront bien sûr en compte dans le choix d’Aer Lingus les possibilités de partage de codes à l’arrivée aux USA (avec Alaska Airlines, JetBlue et United Airlines, voire Air Canada). Mais aussi la concurrence (Virgin Atlantic domine Manchester avec 53% de parts de marché, mais Thomas Cook n’est plus là).

Aer Lingus ne dessert actuellement que Boston, Chicago et New York, ayant suspendu pour cause de pandémie de Covid-19 ses huit autres lignes vers les Etats-Unis. Et ses vols vers la Grande Bretagne sont suspendus jusqu’au 31 décembre, en raison de l’apparition d’un nouvelle variante du coronavirus.

Aer Lingus : feu vert à la coentreprise transatlantique 1 Air Journal

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