La compagnie aérienne Air France va ajouter au printemps trois rotations hebdomadaires entre Paris et la Guyane, au départ de Roissy. En raison de la pandémie de Covid-19, sa perte d’exploitation en 2020 pourrait atteindre 3,6 milliards d’euros.

A partir du 2 avril 2021, la compagnie nationale française proposera trois vols par semaine entre Paris-CDG et l’aéroport de Cayenne-Félix Eboué, opérés en Boeing 777-200ER pouvant accueillir 40 passagers en classe Affaires 24 en Premium et 216 en Economie. Les départs sont programmés mercredi, vendredi et dimanche à 15h40 pour arriver à 19h40, les vols retour quittant la Guyane à 21h45 pour se poser le lendemain à 11h15.

Ces vols s’ajouteront à la rotation quotidienne proposée hors crise sanitaire par Air France entre Orly et Cayenne, une route sur laquelle elle est en concurrence avec Air Caraïbes.

Le président de la CTG Rodolphe Alexandre a réagi sur France-Guyane à l’annonce faite par le directeur délégué régional d’Air France en Guyane, Cyrille Marie, expliquant que « les opérateurs touristiques locaux (hôtels, camps, gîtes, restaurants, guides,…) pourront bénéficier d’une nouvelle clientèle » grâce à cette route vers Roissy. Il espère « que ce n’est que le début d’une nouvelle ère vers d’autres destinations depuis la Guyane », et travailler avec la compagnie aérienne sur « comment diminuer le prix du billet et favoriser, après la Covid, l’arrivée des touristes ».

Côté finances, s’il faudra attendre le 18 février 2021 pour connaitre les résultats du groupe Air France-KLM pour le quatrième trimestre et l’année entière, La Tribune croit savoir qu’une perte d’exploitation de 3,6 milliards d’euros sera révélée pour la seule compagnie française, qui affichait déjà sur les neuf premiers mois -2,401 milliards. La perte du quatrième trimestre 2020, estimée par le quotidien économique à 1,2 milliard, serait donc pour Air France supérieure à celle du T2 pourtant marqué par le premier confinement dû à la crise sanitaire (-1,05 milliard d’euros).

Déjà en novembre dernier, le CEO du groupe franco-néerlandais Benjamin Smith prévenait que « que si le transport aérien « continuera à relier les personnes et les cultures, nous anticipons des évolutions dans les attentes des clients. Nous nous attendons à un quatrième trimestre 2020 difficile, avec des réservations à venir en forte baisse par rapport à l’année dernière ».

La Tribune explique que 2021 sera meilleure, Air France tablant sur une reprise de la demande à l’été mais un trafic toujours inférieur de moitié à celui de 2019 (quand il avait atteint 52,53 millions de passagers, +4,8%) et une perte d’exploitation annuelle de 2 milliards d’euros. Son offre en siège devrait rester inférieure de 40% à celle de 2019 et un retour à un bénéfice net n’est pas attendu avant 2023. Ces prévisions évolueront bien sûr en fonction de l’évolution de la pandémie, du niveau de vaccination – et des décisions des Etats sur la levée des restrictions de voyage.

Air France : renfort à Cayenne, perte colossale en 2020 ? 1 Air Journal

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