La recherche des 62 victimes de l’accident de la compagnie aérienne Sriwijaya Air début janvier a été abandonnée, les autorités indonésiennes se concentrant désormais sur la récupération de la deuxième boîte noire.

Le 9 janvier 2021, le vol SJ182 de la compagnie indonésienne a disparu des écrans radars peu après son décollage de l’aéroport de Jakarta-Soekarno Hatta, à destination de Pontianak dans l’île de Bornéo. Aucun des 56 passagers et six membres d’équipages, tous indonésiens, n’a survécu au crash du Boeing 737-500 en mer de Java, et les autorités ont annoncé hier avoir renoncé à ramener à la surface d’autres restes humains. A ce jour selon BASARNAS qui mène les opérations de recherche, 324 sacs contenant des débris de l’avion et des restes humains ont été récupérés par les plongeurs, le tout étant éparpillé à une profondeur de 25 mètres sur une zone longue de plus de deux kilomètres. 43 victimes ont été identifiées à ce jour.  

Le ministre des Transports Budi Karya Sumadi a déclaré que les opérations de récupération avaient pris fin « après deux semaines », une recherche « limitée » devant désormais se concentrer sur l’unité de mémoire manquante de l’enregistreur des conversations du cockpit (CVR), dont le boitier – inutile sans cette carte mémoire – a déjà été récupéré. L’autre boîte noire, l’enregistreur des données de vol (FDR) a lui déjà été récupéré et lu par les enquêteurs du Comité indonésien de la sécurité des transports (KTKN, équivalent du BEA français).

En attendant les résultats préliminaires de l’enquête, qui doivent être publiés 30 jours après l’accident, les possibilités d’explication se multiplient : selon le Wall Street Journal, le FDR indiquerait que l’autothrottle ne marchait pas sur l’un des moteurs, et les pilotes auraient essayer de le relancer plutôt que de passer en manuel. Un dysfonctionnement qui aurait été rapporté quelques jours plus tôt par la maintenance, mais dont on ignore selon le KNKT le rôle dans la suite d’évènements qui ont conduit à l’accident.

Rappelons que l’équipage de Sriwijaya Air n’avait envoyé aucun signal de détresse lors de l’accident. Un début de polémique sur l’immobilisation au sol du 737-500 immatriculé PK-CLC pendant des mois l’année dernière, pour cause de pandémie de Covid-19, avait apparemment été éteint quand le ministère des transports a confirmé que l’appareil avait été de nouveau certifié apte à voler en décembre (y compris en appliquant une directive de la FAA datée de juillet).

Ce crash en Indonésie fait suite à celui de Lion Air le 29 octobre 2018, qui avait fait 189 victimes et déclenché le début de la crise du Boeing 737 MAX, et à celui en 2015 du vol QZ8501 d’AirAsia (Airbus A320 disparu en mer, 162 morts) ; le pire accident dans l’histoire de l’Indonésie reste celui de Garuda Indonesia en septembre 1997, quand son A300 s’était écrasé sur une colline lors de son approche de l’aéroport de Medan (234 mort).

Crash en Indonésie : la recherche des victimes abandonnée 1 Air Journal

©BASARNAS

Crash en Indonésie : la recherche des victimes abandonnée 2 Air Journal

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