La compagnie aérienne Thai Airways n’a plus que trois semaines pour présenter un plan de restructuration crédible, qui passera sans doute par une flotte long-courrier resserrée autour de trois modèles : Airbus A350 et Boeing 777 et 787.

Après avoir accordé deux reports à la compagnie nationale thaïlandaise, le gouvernement a fixé au 2 mars 2021 la date limite de présentation du nouveau plan d’affaires, qui avait pourtant obtenu en septembre dernier le feu vert d’un tribunal. Selon le vice-Premier ministre en charge des affaires économiques Supattanapong Punmeechaow cité dans le Bangkok Post, Thai Airways doit en particulier « développer de meilleures solutions » concernant en particulier la restructuration de la dette (environ 9,4 milliards d’euros au 30 septembre 2020). Les propositions actuelles ne sont « pas assez précises » dans leurs aspects financiers, y compris la sécurisation des réserves de trésorerie et le financement du service de la dette : « Nous devons faire beaucoup plus de devoirs à la maison et peser soigneusement les informations dont nous disposons, pour identifier la capacité réelle de service de la dette de la compagnie aérienne », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que la poursuite de la privatisation de la compagnie aérienne « est possible comme voie à suivre ».

Thai Airways a formellement perdu son titre d’entreprise détenue majoritairement par l’État en mai 2020, le ministère des Finances ayant réduit sa participation à 47,9% (mais 17,8% du capital restent détenus par le fonds public Vayupak). Le rejet du plan par les créanciers pourrait mettre en péril son existence, Supattanapong suggérant qu’il devrait au contraire permettre à la compagnie aérienne d’atteindre « sa viabilité financière d’ici deux ans ». Au troisième trimestre, la perte nette de Thai Airways avait été plus que quadruplée à 21,53 milliards de bahts (602 millions d’euros).

Côté flotte, la compagnie de Star Alliance avait déjà proposé à la vente certains de ses avions, dont deux des six Airbus A380 (HS-TUE et HS-TUF), dix Boeing 747-400, six 777-300 et six 777-200ER (plus entre autres neuf A340). Mais selon la presse locale, la dernière version du plan de restructuration prévoit le départ de tous les superjumbos, ainsi que celui des quinze A330-300.

Thai Airways n’opèrerait alors qu’une flotte long-courrier de trois modèles : l’A350-900 (douze livrés, 321 sièges), le 787 Dreamliner (six 787-8 et deux 787-9 livrés, 264 et 298 sièges) et le 777-300ER (14 en service plus trois en attente de livraison par BOC Aviation, 348 sièges). Le départ des A380, qui n’ont pas volé depuis avril dernier, entrainerait la disparition de la Première classe dans l’offre de Thai Airways.

La compagnie aérienne a par ailleurs démenti le licenciement prochain de 395 des 1400 pilotes, annoncé par certains médias justement dans le cadre de cette réduction de flotte. Le mois dernier, Thai Airways ne proposait que 20 vols par semaine (des rapatriements), tandis que les A320 de sa filiale Thai Smile en opéraient plus de 420 sur le réseau intérieur.

Thai Airways : restructuration et flotte long-courrier amputée 1 Air Journal

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