Une coalition de compagnie aériennes low cost et d’ONG demandent à l’Union européenne d’étendre aux vols long-courriers ses quotas d’utilisation de carburant d’aviation durable (SAF), ce secteur étant le principal émetteur de CO2 du transport aérien.

EasyJet, Jet2, Ryanair et Wizz Air mais aussi le fournisseur de SAF SkyNRG ou  l’association Transport et Environnement figurent parmi les signataires de la lettre envoyée au vice-président de la Commission Frans Timmermans et à la commissaire aux transports Adina Valean. Citant l’étude d’Eurocontrol montrant que la moitié des émissions de CO2 des compagnies aériennes proviennent des vols long-courriers, qui ne représentent que 6% du trafic global, tous demandent d’appliquer à ces derniers les mêmes contraintes qu’aux transporteurs moyen-courrier du continent : l’initiative ReFuel Aviation que l’UE doit dévoiler cette année de nouveaux objectifs pour le carburant d’aviation durable (SAF), et en particulier le pourcentage utilisé en mélange avec le kérosène ordinaire.

Les signataires disent s’inquiéter de nouveaux efforts pour limiter le champ d’application de cette réforme, soulignant que les vols hors d’Europe et les opérations de hubs long-courriers « sont déjà exclues de nombreuses politiques environnementales européennes telles que le système d’échange de quotas d’émission (ETS) ».

Pour les vols court-courriers, les SAF ne sont « qu’une étape intermédiaire, similaire à la compensation, jusqu’à ce que des technologies à zéro émission, telles que les avions à propulsion électrique ou à hydrogène, soient disponibles d’ici le milieu à la fin des années 2030 ». Mais ces nouvelles technologies « à zéro émission » ne seront pas disponibles pour l’aviation long-courrier « dans un avenir prévisible » : les SAF continuent donc d’après eux d’être essentiels pour que le secteur long-courrier atténue ses émissions de carbone.

D’autre part, en augmentant potentiellement les coûts des compagnies aériennes, les SAF « pourraient nuire aux efforts continus des fabricants de technologies et des transporteurs à courte distance pour passer à des solutions plus propres et sans émissions ». Les signataires, rejoints par le syndicat de pilotes ECA, appellent donc la Commission européenne à veiller à ce que le texte sur les SAF « ne retarde pas » le développement de la propulsion zéro émission (c’est-à-dire à hydrogène ou électrique).

L’appel des low cost rejoint celui lancé en janvier entre autres par les grands groupes opérant justement sur le long-courrier comme Air France, KLM ou IAG, qui demandaient à l’Union européenne de durcir son approche du développement durable et de l’impact du secteur aérien sur le changement climatique, en particulier en facilitant plus la production des biocarburants de dernière génération.

Emissions : les low cost veulent que le long-courrier soit également contraint 1 Air Journal

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