En insistant sur le fait que l’environnement est sa priorité, Andorre a présenté un projet d’aéroport à 2000 mètres d’altitude qui permettrait de rejoindre la principauté depuis la Russie ou le Golfe sans passer par des plateformes françaises ou espagnoles. Avec l’espoir d’attirer 500.000 passagers par an à partir de 2026.

La chambre de commerce, d’industrie et de services d’Andorre a dévoilé le 16 mars 2021 son projet de nouvel aéroport international, situé sur le site de Grau Roig près du Pas-de-la-Case, à 10 kilomètres de la frontière française. Etudié depuis plusieurs années dans le cadre d’un plan de désenclavement portant également sur le ferroviaire, cet aéroport est apparu comme une « infrastructure idéale pour améliorer les communications du pays au niveau international ». Les études de faisabilité technique ont été achevées, en partenariat avec des entreprises de premier plan comme Navblue (du groupe Airbus) et CGX Aero. Le budget annoncé est de 345 millions d’euros, en partie financés par l’Etat ainsi que par « divers investisseurs privés qui ont déjà manifesté leur intérêt », a déclaré le président de la Chambre de commerce, Miquel Armengol, au quotidien El Periodic Andorra.

Le plan présenté mardi montre que l’aéroport international d’Andorre-La Vieille se trouvera à 1987 mètres d’altitude, avec une piste de 1800 mètres de long et 45 mètres de large et des parkings couverts. L’emplacement choisi, protégé des vents dominants et des risques d’avalanches, permettrait à l’aéroport d’être ouvert toute l’année malgré la météo souvent rude en Andorre. Il montre également les possibilités de liaisons avec des Airbus A220 ou A320neo et des Boeing 737-600, dont le rayon d’action permettrait d’atteindre la Finlande et la Russie au nord, les Emirats Arabes Unis à l’est ou la République Démocratique du Congo au sud. Avec pour ambition d’accueillir jusqu’à 500.000 passagers par an.

Rappelons que pour rejoindre Andorre actuellement en compagnie aérienne régulière, il faut passer par les aéroports de Toulouse ou Perpignan, ou via l’Espagne par ceux de Barcelone ou Gérone ; la plateforme de La Seu d’Urgell en Catalogne avec sa piste de 1390m est réservée aux appareils plus petits, mais son développement a la faveur du gouvernement. 

Cet aéroport doit permettre selon la CCIS « d’avancer la transformation économique d’Andorre et apporter une croissance économique solide » y compris en attirant de nouvelles entreprises, explique la Chambre de commerce, la principauté souffrant du « modèle économique actuel, de la dépendance au tourisme local et de la faible diversification économique ». Lors de la présentation du projet d’aéroport, la Chambre de Commerce a insisté sur l’impact environnemental du projet : des études sur la faune, la flore et les habitants naturels sont annoncées, et la principauté a déjà prévu « diverses mesures pour compenser l’environnement naturel » telles que la plantation d’arbres ou le déplacement des zones humides au cœur des Pyrénées. Ce qui n’a pas été du goût des défenseurs de la nature locaux. Et l’opposition vient aussi de Joan Viladomat, président de la société Grandvalira qui exploite les pistes de ski alentour : il qualifie le projet de « folie »…

Vidéo : et pourquoi pas un aéroport à Andorre ? 2 Air Journal

©CCIS Andorra

Vidéo : et pourquoi pas un aéroport à Andorre ? 3 Air Journal

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