Les autorités italiennes sont claires : la nouvelle compagnie aérienne remplaçant Alitalia, ITA (Italia Trasporto Aereo) doit décoller en juin ou juillet au plus tard, l’échéance du printemps auparavant annoncée ne pouvant visiblement pas être tenue.

Les négociations avec Bruxelles se poursuivent pour trouver « des solutions viables » à la santé financière de la compagnie nationale italienne sous administration depuis 2017, et en particulier sur le feu vert de la Commission européenne à l’investissement de 3 milliards d’euros annoncé par le gouvernement. Le nouveau ministre du développement économique Giancarlo Giorgetti a expliqué devant une commission parlementaire selon la presse italienne que « le facteur temps est décisif. Il est dans notre intérêt qu’ITA soit lancée le plus tôt possible, et nous sommes déjà en retard étant donné qu’elle aurait dû être opérationnelle à partir du mois d’avril ».

Problème pour ce calendrier, les exigences européennes sur certaines ventes d’actifs : si la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager a accepté le principe qu’Alitalia pouvait renaitre plus petite comme ITA sans appel d’offres dans la branche aviation, ce n’est pas le cas pour le reste du groupe. Les branches maintenance et handling, toutes deux bénéficiaires, devront faire l’objet d’appels d’offres transparents, ce qui prendra du temps et donc alourdira les pertes selon le ministre, qui évoque une tâche « pas du tout facile ».

La rupture nette avec le passé exigée par la Commission, à commencer par un changement de nom, entraine une « révision en profondeur » du plan industriel approuvé par le conseil d’administration d’ITA, a déclaré le ministre du nouveau gouvernement Draghi.

Rappelons que L’UE a déjà approuvé deux aides publiques à Alitalia, mais continue d’enquêter sur un prêt de 900 millions accordé en 2017. Basée à l’aéroport de Rome-Fiumicino, la compagnie aérienne est dotée d’une flotte de plus de 95 appareils, et desservait avant la pandémie de Covid-19 « des centaines de destinations dans le monde entier », transportant quelque 20 millions de passagers par an. La « nouvelle Alitalia » redécollera avec moitié moins de personnel et d’avions, et avec un réseau intercontinental réduit à cinq destinations.

Nouvelle Alitalia : décollage cet été ? 1 Air Journal

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