La compagnie aérienne Aeromexico veut finalement louer 12 Boeing 737 MAX, après avoir taillé dans son carnet de commandes, tandis qu’Alaska Airlines va réactiver dix de ses Airbus A320 pour accompagner la reprise de la demande post-pandémie de Covid-19.

En avril dernier, la compagnie nationale mexicaine basée à l’aéroport de Mexico-Benito Juarez annonçait avoir trouvé un accord avec Boeing pour réduite de moitié sa commande de 60 MAX (en échange de quelques 787 Dreamliner). Mais le 22 juillet 2021, Aeromexico a annoncé avoir signé une lettre d’intention avec la société de leasing Dubai Aerospace Enterprise (DAE) pour 12 monocouloirs remotorisés supplémentaires, dont les livraisons débuteraient dès le mois d’octobre sans plus de détail. Elle opère actuellement dix MAX 8 (16 passagers en classe Affaires et 150 en Economie) et cinq MAX 9 (16+165), et en attend désormais 40 autres en incluant cette annonce, là encore sans précision sur la répartition des deux modèles (plus quatre 737-800 et quatre 787-9 supplémentaires).  

Etant sous protection contre les créanciers depuis juillet dernier, la compagnie de l’alliance SkyTeam doit soumettre tous ces contrats à l’approbation de la justice américaine qui gère sa restructuration. Aeromexico « poursuit sa stratégie de disposer de la flotte la plus sûre, à la pointe de la technologie, efficace et la moins polluante. Les nouveaux avions supplémentaires nous permettront de continuer à renforcer la connectivité dans nos principaux hubs, pour répondre à la demande de nos clients avec les meilleurs avions, le meilleur service et une famille de tarifs qui répondent à leurs besoins de voyage », a déclaré dans un communiqué Nicolas Ferri, son directeur commercial.

Les capacités au Mexique devraient dépasser en aout les niveaux de 2019 ; déjà au mois de juin Aeromexico affichait sur le seul trafic intérieur +2,1% par rapport à il y a deux ans, Viva Aerobus +33% et Volaris +19%.

Même constatation à l’aéroport de Seattle-Tacoma pour Alaska Airlines : en octobre dernier face à l’impact de la crise sanitaire, elle voulait amplifier la sortie de flotte prévue de ses Airbus A320, ajoutant les dix qu’elle possède en propre à dix A319 et deux A320 (elle possède aujourd’hui 44 A320 et dix A321neo, tous hérités de Virgin America qu’elle avait rachetée il y a trois ans). La compagnie américaine a fait marche arrière hier, au moins pour quelques mois : le CEO Ben Minicucci a déclaré prévoir de « réactiver environ 10 avions Airbus et de commencer à les faire voler cet automne et cet hiver. Ce retour temporaire de plusieurs Airbus nous permet de créer rapidement de la capacité et de nous protéger contre des événements imprévus qui pourraient être hors de notre contrôle, comme une perturbation de la chaîne d’approvisionnement ».

En l’occurrence la livraison des 76 Boeing 737 MAX 9 encore attendus (cinq sont en service, configurés pour accueillir 16 passagers en classe Affaires, 24 en Premium et 138 en Economie), qui doivent remplacer d’ici 2023 tous les A320 (12+24+114). « « Je suis 100% confiant dans la capacité de Boeing à livrer. Vous savez, il y a actuellement des choses dans l’économie, avec la chaîne d’approvisionnement, hors de notre contrôle, hors du contrôle de Boeing, et ces Airbus nous donnent simplement de quoi combler tous les problèmes que nous pourrions rencontrer », a ajouté le dirigeant qui vise si tout ce passe bien une croissance de 8% à l’été 2022 (une année qui doit voir Alaska Airlines recevoir 31 MAX, et proposer des capacités équivalentes à celles de 2019).

Aeromexico veut plus de 737 MAX, Alaska Airlines réactive des A320 1 Air Journal

©Tomas Del Coro