Le régulateur qatari a ordonné à la compagnie aérienne Qatar Airways d’immobiliser treize de ses 53 Airbus A350, en raison d’un problème de dégradation des surfaces sous la peinture. Elle va du coup réactiver ses A330.

Le problème rendu public en juin entre la compagnie nationale qatarie basée à l’aéroport de Doha-Hamad International et l’avionneur européen vient de connaître un nouvel épisode. Selon son communiqué du 5 aout 2021, Qatar Airways « suite à l’instruction écrite explicite de son organisme de réglementation » cloue au sol treize A350, « les mettant ainsi hors service jusqu’à ce que la cause profonde puisse être établie et qu’une solution satisfaisante soit trouvée pour corriger de façon permanente la cause primaire » du défaut. En l’occurrence une « dégradation accélérée de la surface sous la peinture » des appareils en question, onze A350-900 et deux A350-1000 selon Planespotters. « En complément de ses contrôles réguliers visant à garantir la sécurité et la sûreté de ses passagers et de ses appareils, Qatar Airways continue de surveiller de près l’état de sa flotte d’Airbus A350 », et « collabore avec son organisme de réglementation afin de garantir la sécurité de tous les passagers ».

En plus de l’attention portée par la compagnie aérienne « à la protection de sa réputation d’offrir les plus hauts niveaux d’expérience à ses passagers », Qatar Airways précise qu’elle coopère avec toutes les sociétés de leasing affectées par l’immobilisation des A350 « qui ont commencé à inspecter leurs appareils touchés ».

La sûreté et la sécurité de ses passagers « restent la première préoccupation » de la compagnie de l’alliance Oneworld, qui fera « tout ce qui est en son pouvoir pour que ses passagers ne soient pas incommodés par le retrait obligatoire de ces appareils et s’efforcera de trouver des solutions alternatives afin d’offrir à tous les passagers la qualité de service habituelle ». Qatar Airways a déjà pris des mesures pour remettre en service sa flotte de douze A330 (quatre A330-200 et huit A330-300 dont six immobilisés selon la même source) « avec effet immédiat », afin de compenser en partie l’impact de l’immobilisation des A350, et « étudie actuellement d’autres solutions ».

Le CEO du Groupe Qatar Airways Akbar Al Baker a déclaré dans le communiqué : « avec ce dernier développement, nous espérons sincèrement qu’Airbus traite cette affaire avec toute l’attention qu’elle requiert. Qatar Airways n’acceptera que des avions pouvant offrir à ses passagers le plus haut niveau de sécurité et la meilleure expérience de voyage possible. Qatar Airways attend d’Airbus que soit établie la cause primaire et qu’elle soit corrigée de manière permanente, afin que notre compagnie et notre organisme de réglementation soient pleinement satisfaits des conditions, avant de prendre livraison de tout autre appareil A350 ».

Rappelons que Qatar Airways avait mentionné dès le début juin la suspension des livraisons des biréacteurs long-courrier (23 A350-1000 sont encore attendus), et l’immobilisation de certains appareils. Certains analystes parlaient alors d’un coup de bluff public pour justifier les reports de livraisons annoncés dès septembre 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 ; un « problème » pourrait en effet jouer dans les discussions sur d’éventuelles pénalités si les nouveaux avions ne sont pas réceptionnés comme prévu.

« Nous ne commentons pas les opérations de nos clients. En tant que constructeur aéronautique majeur, nous sommes toujours en discussion avec nos clients. Ces discussions restent confidentielles », a réagi Airbus dans un communiqué. Nul doute cependant que la chose est prise très au sérieux : les premières livraisons d’A380 à Qatar Airways en 2014 avaient déjà été retardées suite à un problème de finition de cabine… 

Qatar Airways cloue au sol 13 Airbus A350 1 Air Journal

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