La compagnie aérienne Thai Airways a dégagé au premier semestre un bénéfice net de 285 millions d’euros, premiers effets de la restructuration approuvée en mai dernier. Mais elle sort ce mercredi de l’indice boursier SET.

Le bénéfice de 11,1 milliards de bahts annoncé le 16 aout 2021 par la compagnie nationale thaïlandaise basée à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi (son premier depuis le début de la pandémie de Covid-19) contraste avec la perte de 28 milliards de bahts enregistrée à la même époque l’année dernière. Le chiffre d’affaires au S1 est en baisse de 74,8%, tandis que les dépenses ont reculé de 58,2%. Thai Airways explique que la majorité des profits provient de la réduction des dépenses ; la vente d’actifs immobiliers, d’actions de sa filiale Nok Air et de sa participation dans Bangkok Fuel Aviation Services ; et des ajustements des avantages sociaux accordés aux employés. Le tout dans le cadre de son plan de redressement approuvée en mai par les actionnaires, et un mois plus tard par le tribunal qui supervise la réhabilitation.

Le nouveau plan de restructuration à l’horizon 2025, présenté par celle qui a perdu son statut d’entreprise nationale et ne sera pas recapitalisée selon le gouvernement, a été lancé suite à la perte de 3,8 milliards d’euros enregistrée en 2020 ; mais Thai Airways était déjà dans le rouge depuis 2013.

Durant les six premiers mois de l’année, la compagnie aérienne a continué de souffrir de la quasi-fermeture des frontières : les revenus passagers se sont élevés à 1,8 milliard de bahts, en baisse de 94% par rapport à la même période de l’année précédente. Les revenus du fret et du courrier ont chuté de 24% à 3,8 milliards de bahts au cours de la même période.

La Bourse de Thaïlande a de son côté annoncé qu’elle retirera Thai Airways de son principal indice SET ce 18 août, trois mois après avoir suspendu son cours – même si son président Pakorn Peetathawatchai affirmait il y a deux mois qu’il ne le ferait pas. Le maintenir en tant qu’entité cotée « aidera la compagnie aérienne à opérer de manière transparente car elle devra rendre compte de ses progrès », expliquait-il alors à Nikkei.

Le président par intérim de la compagnie de Star Alliance Chansin Treenuchagron avait décrit en mars ses plans pour les quatre prochaines années, expliquant sa situation par « la concurrence des low cost, l’ouverture du ciel et la pandémie » : des effectifs réduits à « entre 13.000 et 15.000 employés », contre 28.000 en 2019 (environ 19.500 sont à temps plein actuellement, dont un tiers devrait quitter la compagnie aérienne d’ici la fin de l’année, malgré l’hostilité syndicale à l’ensemble des propositions).

Côté flotte, Thai Airways ne devrait plus avoir que 86 avions en 2025, avec seulement quatre types : les Airbus A320 de la filiale régionale Thai Smile, les A350-900 (les douze commandés ont été livrés), les Boeing 787 Dreamliner (six 787-8 et deux 787-9 livrés), et les 777-300ER (14 livrés sur les 17 attendus, les trois derniers devant offrir une Première classe). Confirmant de nouveau la disparition annoncée des A380 (deux sont déjà mis en vente) et 747 (les dix sont aussi proposés à la vente), ainsi que celle des A330-300. Si tout se passe comme prévu d’ici 2025, le dirigeant de Thai Airways a déjà expliqué que d’autres avions pourraient être pris en leasing pour accompagner la reprise de la demande.

Thai Airways revient dans le vert, sort de la Bourse 1 Air Journal

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