Alors que la pandémie de Covid-19 galope dans les Antilles, la compagnie aérienne Air Caraïbes voudrait désormais un soutien direct de l’Etat, sans toutefois en préciser les contours.

Interrogé le 23 aout 2021 sur BFM TV, le directeur général de la compagnie basée à l’aéroport de Pointe à Pitre-Guadeloupe Pôle Caraïbes Marc Rochet a reconnu que la situation sanitaire dans les Antilles allait avoir « évidemment un effet sur le tourisme, les déplacements familiaux », alors qu’il espérait jusque là avec la vaccination « faire un été moyen, moyen plus ». Les nouvelles mesures sanitaires instaurées en Martinique puis en Guadeloupe suite à la progression du variant Delta sont soutenues par le dirigeant, mais il demande à l’Etat « d’assumer les conséquences de ces décisions » et donc d’apporter de l’aide à Air Caraïbes pour en supporter l’impact. D’autant que la compagnie vient d’affréter un de ses Airbus A350, converti en « avion civière », pour participer aux évacuations sanitaires vers la métropole après avoir amené dans les îles du personnel soignant volontaire.

Marc Rochet n’a pas précisé quelle forme cette aide pourrait prendre, ni quels montants étaient envisagés, même si l’autre filiale du groupe Dubreuil Aero, la low cost long-courrier French bee, est elle aussi affectée par la crise sanitaire notamment aux Etats-Unis et en Polynésie. « On ne gagne pas d’argent, mais on n’en perd pas beaucoup. Cela nous permet d’être prêts quand le trafic va repartir », a-t-il expliqué. Mais si la situation devait durer plus longtemps « alors nous serions en danger ».

Air Caraïbes et French bee n’ont depuis le début de la pandémie profité que des aides publiques générales apportées à toutes les entreprises, notamment sur le chômage partiel ou les garanties de prêts, contrairement à leurs rivales Air France, Corsair ou Air Austral. Mais si le groupe Dubreuil a « encore les moyens » de faire face, Marc Rochet pense désormais à la haute saison hivernale qui s’annonce, et pour laquelle en l’absence de levée des restrictions de voyage « nous sommes en risque, un risque extrêmement dangereux ».

On reteindra d’autre part la confirmation par Marc Rochet que le pass sanitaire sera bien exigé pour les navigants des deux compagnies aériennes, soulignant qu’en métropole les pilotes, hôtesses de l’air et stewards sont vaccinés à 80% alors que le taux n’est que de « 20 à 25% » dans les Antilles. « Pour ceux qui n’ont pas le pass sanitaire, nous prendrons les mesures d’entretiens individuels et nous pourrons aller jusqu’à la suspension du contrat de travail comme le prévoit le décret », a précisé le dirigeant. Pour qui le vaccin « est la seule solution pour sortir de la crise ».

Air Caraïbes pense à un soutien direct de l’Etat 1 Air Journal

@ARS-Guadeloupe