La compagnie aérienne Qatar Airways a rétabli mercredi sa troisième rotation quotidienne entre Doha et Paris, opérée en Airbus A380. Le superjumbo est également de retour à Londres, mais la tension ne retombe pas avec l’avionneur européen au sujet des A350.

Depuis ce 15 décembre 2021, la compagnie nationale qatarie rétablit sur l’axe entre sa base à Doha-Hamad International et l’aéroport de Paris-CDG un troisième vol par jour, comme avant la pandémie de Covid-19, opéré en A380 configuré pour accueillir 8 passagers en Première, 48 en classe Affaires et 461 en Economie. L’appareil immatriculé A7-APG opérant le vol QR39 a décollé à 8h46, avec près d’une heure de retard, et devrait arriver selon Flightradar24 à 13h00 comme prévu dans la capitale française. Les deux autres départs de ce mercredi sont opérés en Boeing 777-300ER (QR41) et en 787-9 Dreamliner (QR37) ; un A350-1000 était utilisé sur cette rotation du soir avant la pandémie de Covid-19.

Lors de l’annonce du retour de ce 3eme vol début octobre, Qatar Airways parlait d’une demande en constante augmentation sur le marché français ; « cela permettra également de connecter encore mieux les nombreuses destinations couvertes à ce jour par notre réseau. Ces adaptations sur la ligne Doha-Paris représentent un signe fort, symbole de la reprise du trafic que nous sommes fiers d’accompagner, et de la confiance toujours grandissante que nous accordent nos clients. Le Qatar sera au centre de toutes les attentions dans les prochains mois avec la Coupe du Monde de Football en 2022 et nous sommes aussi ravis que les conditions de voyage soient assouplies pour les voyageurs français qui pourront compter sur la Compagnie Aérienne de l’Année pour les transporter en toute sécurité », déclarait alors Smaïl Boudjennah, directeur régional pour l’Europe de l’Ouest

Les A380 de la compagnie de l’alliance Oneworld sont également de retour à Londres-Heathrow, sur deux des cinq vols quotidiens ; son patron Akbar Al Baker estime que seuls 5 des 10 superjumbos seront remis en service (trois ont été réactivés depuis début novembre ; ils étaient tous cloués au sol depuis mars 2020), et seulement pour le temps nécessaire, en l’occurrence le remplacement des capacités des A350 cloués au sol depuis des mois en raison d’un problème de dégradation des surfaces sous la peinture. La suspension des livraisons des 23 A350-1000 encore attendus par Qatar Airways avait été confirmée en juin dernier, après des reports annoncés dès septembre 2020 en raison de l’impact de la crise sanitaire.

La tension ne baisse d’ailleurs pas dans ce qui est désormais une dispute très publique : dans un entretien accordé au South China Morning Post et publié hier, le CEO de Qatar Airways explique qu’il va sans doute devoir immobiliser plus d’A350 et probablement en louer d’autres, en plus des Boeing 777 déjà annoncés chez BOC Aviation. « Nous pourrions toujours laisser l’eau couler sous les ponts et continuer », a déclaré Akbar Al Baker, mais avec Airbus dont les remarques sont qualifiées de « désobligeantes », « les dégâts sont très importants. Je ne sais pas comment nous pourrons retravailler avec eux. Comment voudriez-vous que je fasse à nouveau affaire avec une entreprise qui ne se soucie pas du tout du client ? Elle ne se soucie que de ses états financiers et de ses résultats ». Et il rappelle sa décision de ne jamais acheter le nouvel A350F : « Je regardais très positivement les cargos. Mais ils ont détruit cette relation. Je ne pense pas qu’ils obtiendront jamais une seule taille de commande que nous aurions passée » pour la version cargo de l’A350.

Qatar Airways réfléchit donc au nombre d’avions qu’elle devra acquérir pour compenser la perte de capacité. Au moins deux autres 777 (ex-Cathay Pacific également) devraient être loués selon le SCMP.

L’A380 de Qatar Airways revient à Paris 1 Air Journal

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