La hausse des cours du pétrole suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie a commencé à forcer des compagnies aériennes à augmenter leur surcharge carburant. La low cost Wizz Air déplace sa base dans la capitale de Moldavie vers la Roumanie, tandis qu’Air Serbia, El Al et d’autres continuent de desservir les aéroports russes.

Alors que le prix du carburant d’aviation atteint des niveaux pas vus depuis 2012, et que la fermeture de l’espace aérien russe oblige les compagnies occidentales à emprunter des routes plus longues et donc énergivores, les conséquences de la guerre commencent à se faire sentir dans le porte-monnaie des passagers. C’est déjà vrai pour les clients de compagnies telles qu’AirAsia en Malaisie, Emirates Airlines à Dubaï, Japan Airlines et All Nippon Airways (ANA) au Japon, ou de certains transporteurs chinois sur les vols intérieurs, qui ont déjà annoncé l’augmentation de la surcharge carburant.

D’autres sont plus protégés contre l’augmentation du prix du billet – pour l’instant – grâce aux couvertures prises entre autres par les groupes Air France-KLM et Lufthansa, les low cost easyJet ou Ryanair, ainsi que par Cathay Pacific, Singapore Airlines, Qantas ou Air New Zealand entre autres (cette dernière a tout de même augmenté de 5% le prix des vols internationaux).

Les compagnies américaines en revanche American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines n’auraient en revanche pas pris de couverture, tout comme SAS Scandinavian Airlines, Norwegian ou Wizz Air ; l’agence Reuters rappelait hier que Delta possède sa propre raffinerie depuis dix ans.

Face à ce problème, les compagnies européennes – qui doivent déjà faire face à des problèmes tels que l’inflation ou l’arrêt des aides liées à la pandémie de Covid-19, n’ont guère de choix : utiliser des avions plus économes ou plus gros n’aura qu’un impact limité. Mais augmenter le prix du billet d’avion entraine un risque clair de perte immédiate de parts de marché, alors même que la durée des conséquences de la guerre en Ukraine est inconnue – et que le tourisme est toujours à la merci de l’arrivée d’un nouveau variant…

Côté compagnies aériennes, la low cost Wizz Air a annoncé le déplacement de sa base à l’aéroport de Chisinau en Moldavie vers celui d’Iasi en Roumanie voisine, à une centaine de kilomètres plus à l’ouest, et ce au moins jusqu’à la mi-mai. Elle proposait une vingtaine de routes dans la capitale moldave, dont celles au départ de Beauvais et Charleroi.

Parmi celles qui desservent encore la Russie, Air Serbia affiche une forte croissance de son réseau en février (+78% par rapport à 2021), même si les 80.122 passagers enregistrés sont 45% de moins qu’en inférieurs qu’en février 2020, avant le début de la crise sanitaire. Et elle a annoncé un renforcement à Belgrade des fréquences sur de nombreuses routes en plus de celle vers Moscou : Saint-Pétersbourg mais aussi Amsterdam, Copenhague, Larnaca, Ljubljana, Skopje, Tirana et Zagreb en profiteront.

En Israël, qui n’a pas fermé son espace aérien à la Russie (et réciproquement), le gouvernement prolonge les garanties financières surtout en matière d’assurance aux compagnies aériennes du pays qui continuent de desservir les aéroports russes, en l’occurrence El Al ; cette dernière a toutefois souligné avoir bloqué depuis le 28 février l’utilisation de la carte crédit russe Mir. Rappelons qu’Aeroflot et Ural Airlines desservent de leur côté Tel Aviv en temps normal.

Si Aeroflot justement a suspendu ses vols internationaux le 8 mars, à l’exception de ceux vers Minsk, d’autres transporteurs russes maintiennent quelques routes : celle d’Azur Air vers Cancun par exemple est passée hier par l’aéroport d’Agadir. Quant à Nordwind Airlines, qui a déjà vu un Boeing 777-300ER saisi par sa société de leasing la semaine dernière, elle s’est envolée hier vers Los Cabos.

Guerre en Ukraine : prix du billet, Wizz Air, Air Serbia, El Al… 1 Air Journal

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