La compagnie aérienne low cost Volotea compte de nouveau se porter candidate à la délégation de service public (DSP) pour la ligne entre Tarbes-Lourdes et Paris-Orly, un mois après l’annulation de la procédure par un tribunal de Pau qui lui reprochait de ne pas avoir payé une amende dans une autre affaire.

La spécialiste espagnole du vol pas cher a annoncé le 25 avril 2022 avoir « pris acte de la décision de Pyrénia », le syndicat mixte qui gère l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, de reprendre la procédure d’appel d’offres public pour l’exploitation de la ligne aérienne vers Paris-Orly « à partir de l’examen des candidatures ». Volotea rappelle qu’elle avait été retenue dans un premier temps par Pyrénia « comme mieux-disante », et maintient donc sa participation à l’appel d’offres public pour l’attribution de la ligne sous DSP. Elle précise avoir pris « toutes les mesures requises pour tirer toutes les conséquences de l’ordonnance du Tribunal administratif de Pau, même si elle en conteste devant le Conseil d’Etat le bien-fondé ».

En février dernier, Volotea avait remporté l’appel d’offre pour cette DSP, et devait à partir du mois de juin opérer deux vols quotidiens entre les deux villes toute l’année pendant quatre ans, prenant le relais d’Air France (via Amélia). Mais Chalair, qui comme Amelia avait été ignorée au profit de la low cost espagnole, avait saisi le tribunal administratif de Pau, qui avait tranché le 21 mars : il avait annulé la procédure « à compter du stade de l’examen des candidatures », jugeant en particulier que Volotea « ne se serait pas acquittée de toutes sommes prétendument dues au titre d’une décision antérieure » du Tribunal de Bordeaux. Ce jugement de Bordeaux, ayant fait l’objet d’appel, « fait référence à des manquements aux obligations déclaratives concernant 18 employés en détachement depuis l’Espagne pour soutenir la base de Bordeaux en 2013 », rappelle la compagnie aérienne.

 

Tout en formant un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat « afin de préserver ses droits » après le jugement de Pau, Volotea explique avoir décidé de « payer toutes les sommes énoncées dans le jugement de Bordeaux, y compris celles en suspens – et donc non exigibles – en raison de l’appel interjeté contre celui-ci ». Elle estime par conséquent avoir désormais « rempli toutes les conditions » requises par l’ordonnance du Tribunal administratif de Pau pour poursuivre sa participation à l’appel d’offres public pour l’attribution de la ligne Tarbes-Lourdes / Paris-Orly.

Volotea réitère en outre « son profond engagement dans la durée en France, qui représente un marché clé, où la compagnie réalise une part importante de son activité. La compagnie emploie actuellement plus de 400 salariés en France, tous sous droit local, et prévoit la création de plus de 200 emplois locaux supplémentaires en 2022 ».

Pour 2022, Volotea a annoncé un « développement historique » en Europe ; la France, où elle s’apprête à célébrer dix ans de présence, représente près de 50% de son activité avec une prévision de 5,5 millions de sièges, soit une hausse de plus de 54% de son offre par rapport à 2019, avant la pandémie de Covid-19 (et doublée par rapport à l’année dernière). La low cost y dessert 17 aéroports dont Paris-CDG (9 routes). La compagnie aérienne exploitera une flotte de 41 appareils en 2022, contre 36 à l’été 2019 ; elle est devenue un transporteur tout-Airbus l’année dernière, et opère actuellement vingt A319 et seize A320.

DSP entre Tarbes et Orly : Volotea maintient sa candidature 1 Air Journal

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