La compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA) ne compte pas reprendre ses routes entre Tokyo et Paris ou Londres tant que persistera la fermeture de l’espace aérien russe, conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ses résultats financiers et la reprise du trafic lui permettent d’espérer un retour aux bénéfices à la fin de l’année en cours.

La compagnie japonaise a confirmé lors de la présentation de ses résultats financiers que la suspension de ses vols fin mars 2022 entre sa base à Tokyo-Haneda et les aéroports de Paris-CDG et Londres-Heathrow, allait se poursuivre. Pour cause de fermeture de l’espace aérien qui l’oblige à allonger le temps de vol, même si ANA précise que les dessertes de Bruxelles depuis Narita et de Francfort depuis Haneda sont maintenues « en empruntant des trajectoires de vol alternatives pour contourner l’espace aérien russe ».

La compagnie de Star Alliance est en temps normal face à la concurrence à Roissy d’Air France et Japan Airlines (un axe lancé il y a 32 ans), et à Heathrow de British Airways et JAL. ANA Cargo en revanche ne se pose que dans la capitale financière allemande.

 

Côté financier, ANA affiche pour l’année close au 31 mars 2022 une perte nette de 144 milliards de yens (1,05 milliard d’euros), contre 405 milliards de yens l’année précédente. Sa perte d’exploitation a reculé de 465 à 173 milliards de yens, et le chiffre d’affaires a progressé de 729 à 1020 milliards de yens. Bien qu’elle a été « considérablement touchée » par la pandémie de Covid-198, la demande de passagers a augmenté par rapport à l’exercice précédent « et, grâce à des efforts proactifs pour capter la forte demande de fret qui a entraîné des revenus record », les revenus d’exploitation ont dépassé le montant enregistré au cours de l’exercice précédent.

ANA a amélioré ses résultats sur le marché intérieur, avec 18 millions de passagers contre 12,7 millions au cours de l’exercice 2020. Si la capacité en ASK a augmenté de 27,5%, et le trafic en RPK de 41,6%, le coefficient d’occupation de ses avions reste à 47,8% en moyenne sur l’année. Suite à la levée des restrictions de voyage, le trafic a décollé au troisième trimestre, mais la poursuite de la reprise a été bloquée par l’émergence du variant Omicron et de nouvelles restrictions ; ANA note toutefois une demande refoulée en mars avec la fin des restrictions sanitaires en vue.

Le trafic international a presque doublé, passant de 427.000 à 825.000 passagers et des revenus à 70,1 milliards de yens contre 44,7 milliards de yens durant l’exercice précédent. Là encore, des RPK à +95,4% et des ASK en hausse de 41,9% à 20,5 millions laissent tout de même le coefficient d’occupation moyen à 27%. Il y a eu une augmentation de la demande sur le réseau vers l’Amérique du Nord et l’Asie « ainsi qu’une certaine reprise des voyages d’affaires des expatriés japonais », souligne ANA dans son communiqué.

ANA Cargo a enregistré ses revenus de fret les plus élevés de son histoire, à 353,6 milliards de yens contre 181,3 milliards pour l’exercice 2020. Les revenus internationaux ont grimpé de 104,8%, les revenus nationaux de seulement 19,4%, sur un trafic en tonnes transportées passant de 873 millions à 1,2 milliard. « Les routes les plus fréquentées étaient celles vers Los Angeles, Hong Kong, Taipei et Qingdao ».

Dans ses perspectives pour l’exercice 22, ANA s’attend à un « impact significatif des restrictions liées à la Covid sur de nombreux marchés qu’elle dessert », mais souligne en même temps la réouverture de nombreux pays. Elle s’attend à ce que ses revenus atteignent 1,660 milliard de yens, avec un petit bénéfice d’environ 21 milliards de yens. Le CEO Kobi Shijata a déclaré : « Nous avons l’intention à la fois de capturer définitivement la demande des passagers, qui connaît une reprise, avec des ajustements dynamiques de la portée des vols, et d’améliorer le marketing et de maximiser les revenus des services de fret, pour qui la demande reste solide. En termes de coûts, nous améliorerons le seuil de rentabilité en maintenant les effets des réductions de coûts fixes mises en œuvre sur la période précédente ».

ANA : pas de retour en vue à Paris et Londres, mais de l’optimisme 1 Air Journal

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