Sur les réseaux sociaux, la pression s’amplifie sur les stars, personnalités politiques et grands patrons pour dénoncer leur déplacement en jet privé à l’empreinte carbone élevée.

Après avoir publié mi-juillet sur Instagram une photo de son avion privé avec le commentaire «Tu veux prendre le mien ou le tien ?», la star de la téléréalité Kylie Jenner a été qualifiée de «criminelle climatique» par des internautes. Utilisant au quotidien son jet privé, elle a battu récemment les records en effectuant une distance de 61km de Camarillo à Van Nuys, deux villes à proximité situées en Californie.

D’innombrables «memes», des photos ou vidéos humoristiques, ont aussi circulé pour se moquer de la chanteuse Taylor Swift après la publication récente d’une analyse de l’agence de marketing Yard, qui la classe comme «la célébrité la plus pollueuse de l’année», avec 170 vols depuis le début de l’année. L’agence s’est basée sur les données du compte Twitter «Celebrity Jets» qui suit les vols de célébrités grâce à des données publiques en ligne.

En France, le compte Twitter «I Fly Bernard» [en référence à Bernard Arnault, patron de LVMH) sur les avions privés du groupe Bolloré (F-GBOL et F-HVBL), de François-Henri Pinault (F-HFHP), de Martin Bouygues (F-HMBY), du groupe Decaux (F-HJJJ) et bien entendu de Bernard Arnault (F-GVMA), pour les interpeller sur leur empreinte carbone. «Ce que j’essaie de dénoncer, c’est leur utilisation des jets privés comme des taxis», explique le créateur du compte à l’AFP, en pointant les nombreux vols intérieurs ou européens effectués par les avions des milliardaires français.

Un porte-parole du groupe Bouygues assure que l’avion suivi par «I Fly Bernard» présenté comme celui de Martin Bouygues appartient au groupe et «est utilisé par plusieurs collaborateurs». Il précise que les émissions de CO2 de l’avion sont compensées par des projets de reforestation, une solution critiquée car elle ne réduit pas les émissions de manière substantielle.

L’aviation privée est en plein essor depuis la pandémie de Covid-19, ses clients souhaitant éviter les annulations de vols et la promiscuité face au virus. Selon un rapport de l’ONG Transport & Environment publié en mai, les vols privés ont une empreinte carbone par passager 5 à 14 fois supérieure aux vols commerciaux et 50 fois supérieure au train. «Il ne s’agit pas d’interdire totalement les vols, mais il faut que les plus riches fassent un effort de sobriété», commente Béatrice Jarrige de l’association Shift Project.

Climat : les jets privés des célébrités scrutés par les internautes 1 Air Journal

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