Les hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France n’ont officiellement plus de convention collective depuis hier, deux syndicats menaçant de déposer un préavis de grève si leurs revendications sur les conditions de travail et de salaires ne sont pas entendues.

Un mois après les premières menaces de grève chez les PNC de la compagnie nationale française, leur convention  collective est arrivée à échéance le 31 octobre 2022. Suite à un courrier commun UNAC – SNGAF envoyé vendredi dernier à la CEO d’Air France Anne Rigail et au DRH Patrice Tizon, ce dernier a écrit hier aux syndicats, expliquant que la compagnie aérienne a « renoncé à passer en force sur les COMPO PEQ imposées à compter du 1er janvier ».  Une nouvelle réunion avec la Direction est annoncée par le SNGAF (Syndicat des navigants du groupe Air France, premier représentant chez les PNC), qui précise : « nous resterons vigilants à ce qu’aucune mesure ne vienne unilatéralement impacter nos conditions de travail pendant le temps de la négociation d’un nouvel Accord Collectif ».

Après un appel au début du mois à l’union de tous les syndicats pour s’opposer au projet de la direction, la lettre ouverte de vendredi mentionnait explicitement pour ce 1er novembre le dépôt d’un « préavis de grève concernant la population PNC ». Air France menaçait en effet un « passage à l’unilatéral » selon la présidente du SNPNC Christelle Auster, interrogée par Le Monde : en clair, la direction prendrait faute d’accord la main sur l’organisation du travail du personnel de cabine.  

Le SNGAF mettait en particulier en avant la composition des équipages, qui sur le long-courrier passerait de 48 à 51 passagers par PNC, une proposition rejetée depuis un an et qui selon le syndicat entrainerait immédiatement « un sureffectif de 800 à 1200 PNC (sur environ 12.600), et un problème pour la caisse de retraite des navigants dépendant des cotisations PNC » (plus prudente, Christelle Auger ne parle que de 80 PNC concernés).

Air France avait présenté début octobre « une copie plus mauvaise que jamais » selon le SNGAF, avec 3,7% nets d’augmentation de salaire (5% bruts) répartis sur 7 mois et 1000€ de prime, soit « 83€ nets par mois sur une seule année ». La revendication salariale reste sur le tapis, malgré le geste de lundi sur la composition des équipages. Après avoir « tant espéré une reconnaissance méritée à la hauteur des efforts considérables » fournis par le personnel de cabine « durant cet été infernal, et de tous les sacrifices consentis », le SNGAF a beau jeu de mettre en avant les résultats financiers du groupe Air France-KLM, qui a annoncé justement vendredi un deuxième trimestre consécutif dans le vert

Air France sans convention collective PNC : et maintenant ? 1 Air Journal

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