Le régulateur de la concurrence britannique a rendu un premier verdict négatif au projet de fusion des deux principales compagnies aériennes de Corée du Sud, Korean Air et Asiana Airlines, qui verrait disparaitre la compétition sur les vols vers Londres en particulier.

Toutes deux basées à l’aéroport de Seoul-Incheon, les deux compagnies sud-coréennes avaient annoncé fin 2020 leur projet de fusion, qui verrait l’acquisition par Korean Air d’une participation de 63,88% dans sa rivale pour 1,5 milliard de dollars. Mais selon un premier avis rendu le 14 novembre 2022 par l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA), ça ne vas pas en l’état : la manœuvre « pourrait entraîner une hausse des prix pour les passagers voyageant entre Londres et Séoul, ainsi qu’avoir un impact sur les services de fret aérien ».

Korean Air et Asiana Airlines « sont les seuls transporteurs à opérer des vols directs de passagers entre Londres et Séoul et se livrent actuellement une concurrence étroite pour attirer les clients », souligne le régulateur dans son communiqué. Leur fusion « risquerait d’augmenter les prix et de réduire la qualité du service » pour les passagers voyageant entre les deux capitales, d’autant que British Airways ne dessert plus Séoul depuis 2020 et la pandémie de Covid-19 (« quelque 150.000 passagers » avaient voyagé entre les deux villes en 2019).

La CMA détaille trois principaux risques de « diminution substantielle de la concurrence » dans le dossier : les services aériens de passagers donc, les vols indirects proposés par les Air France-KLM, Lufthansa ou compagnies du Golfe entre autre ne présentent pas une option attractive, les services de fret aérien direct entre le Royaume-Uni et la Corée du Sud (en avions dédiés ou en soute d’avion passager), qui pénaliseraient les entreprises britanniques, et les services de fret aérien indirects entre l’Europe et la Corée du Sud via le Royaume-Uni.

Si la Corée du Sud et quelques autres juridictions en Asie ont déjà approuvé la fusion, de grands marchés tels que les États-Unis, la Chine, l’Union européenne et donc le Royaume-Uni n’en sont pas encore là.

Colin Raftery, directeur principal des fusions à la CMA, a déclaré : « Korean Air et Asiana Airlines sont les deux principaux acteurs sur la liaison Londres-Séoul et l’accord risque que les clients et les entreprises britanniques paient plus cher ou reçoivent une qualité de service inférieure. Si Korean Air et Asiana Airlines ne parviennent pas à répondre à nos préoccupations, cet accord fera l’objet d’une enquête plus approfondie ». Sa prochaine prise de position est attendue le 28 novembre, sept jours après le début de l’examen des réponses apportées par les deux compagnies aériennes.

Un « non » britannique à la fusion entre Korean Air et Asiana ? 1 Air Journal

©AJ/Korean Air/Airbus