La tendance à la reprise « solide » du trafic aérien dans les aéroports français s’est poursuivie en février selon la DGAC, notamment avec l’Afrique où le trafic est supérieur de 15% au même mois avant la pandémie de Covid-19. Pas de quoi cependant apaiser les inquiétudes de l’UAF.

Selon l’indice mensuel TendanCiel de la Direction Générale de l’Aviation Civile, février 2023 confirme la reprise nette observée les mois précédents : le trafic correspond à 93,7% de celui constaté en février 2019, avec un impact du mouvement social lié à la réforme des retraites ce « de l’ordre de 1 point (journées des 7 et 11 février) ».

Le trafic intérieur s’établit ce mois-ci à 84,6% du niveau de 2019 (+4,4 points par rapport à janvier). Le différentiel entre les segments, incluant les Outre-mer (104,0%) et ceux limités au trafic domestique en Métropole, reste « marqué » ce mois-ci (16,8 points en faveur des premiers) mais moins qu’en janvier quand cet écart culminait à 28,7 points.

Le trafic international atteint 96,1% de celui de février 2019 (+2,7 points par rapport en janvier). À nouveau, souligne la DGAC, la dynamique haussière la plus vive s’observe sur l’Afrique (115,7%) et la plus modérée sur l’Asie (76,5%), « principalement du fait de l’Extrême-Orient ».

Durant les deux premiers mois de 2023, les aéroports français ont accueilli 21,54 millions de passagers, à 92,1% du niveau de la même période en 2019.

Trafic aérien en France : 93,7% des niveaux de 2019 en février 1 Air Journal

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Trafic aérien en France : 93,7% des niveaux de 2019 en février 2 Air Journal

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A l’occasion de sa conférence annuelle, l’Union des Aéroports Français (UAF) a rappelé hier que si la reprise est claire après deux années marquées par la crise sanitaire, le trafic sur les aéroports français reste encore nettement en-dessous de son niveau de 2019 : – 18.8% malgré une augmentation de +91.8% par rapport à 2021. Et avec 173.955.056 passagers commerciaux en 2022 (un total différent de celui de la DGAC) et plus de 214 millions en 2019, il faut remonter à l’année 2013 pour retrouver le niveau de trafic de l’année dernière. Dix ans de croissance effacés donc par la pandémie, et pas seulement en France : la « même dynamique » se retrouve au niveau européen : une reprise du trafic par rapport à 2021 (+122% pour les pays de l’Union européenne), mais un trafic toujours en retrait par rapport à 2019 (-21%).

En 2022, le trafic low-cost représente 43% du trafic de la France métropolitaine selon l’UAF, soit plus de 69 millions de passagers, alors qu’il représentait 35% de ce trafic en 2019. Il a pratiquement retrouvé son niveau de 2019 (-1.7%), tandis que le trafic traditionnel reste en retrait de 28.8% par rapport à son niveau de 2019.

Le trafic à l’international, « fortement réduit en 2020 et 2021 en raison des restrictions mises en place », a rattrapé son retard en 2022 sur le trafic national. En un an, le trafic international a augmenté de +127.2%, contre seulement +36.9% pour le trafic national qui avait connu la reprise dès 2021. Le trafic international et le trafic national restent tous les deux en retrait de 19% par rapport à leur niveau de 2019. Le trafic international représente 74% du trafic de la France métropolitaine en 2022, la même proportion qu’en 2019.

A l’issue de la présentation des résultats 2022 du trafic sur les aéroports français, Thomas Juin, Président  de l’UAF, a déclaré dans un communiqué : « Les aéroports français sortent fragilisés de la crise, même si la reprise du trafic amorcée en 2022 est une bonne nouvelle pour la connectivité de notre pays. Pour l’avenir, notre inquiétude principale porte sur le financement des missions régaliennes de sécurité et de sûreté aéroportuaires. Le déficit de financement du dispositif (estimé à 237 M€ fin 2023), le remboursement des avances effectuées par l’Etat durant la crise de la COVID-19 (747 millions d’€) et les tendances inflationnistes imposeront inéluctablement des niveaux du T2S (ex-taxe d’aéroport) incompatibles avec les enjeux de compétitivité de nos aéroports. Il nous faut désormais tout à la fois assurer le coût de touchée le plus bas, la juste couverture des besoins de financement des missions régaliennes, intégrant les enjeux de qualité de service, et le remboursement d’une dette excessive. Aussi l’UAF milite-t-elle de longue date en faveur de la conversion de tout ou partie des montants d’avance en subventions directes aux aéroports ».

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