La compagnie aérienne British Airways a annulé préventivement plus de 300 vols depuis et vers Londres-Heathrow, où les agents de sécurité du T5 seront en grève dès vendredi et pendant les vacances de Pâques.

A partir du 31 mars et jusqu’au 9 avril 2023, les 1400 agents de sécurité du Terminal 5 d’où opère la compagnie nationale britannique seront en grève pour de meilleurs salaires, l’inflation outre-Manche ayant atteint 13,4% alors que leurs revenus sont gelés depuis plusieurs années. British Airways a supprimé 32 vols par jour sur le moyen-courrier uniquement, soit 5% de son programme quotidien. Selon son porte-parole, elle a présenté ses excuses « aux clients dont les plans de voyage ont été affectés. Nous leur avons proposé une gamme d’options, y compris la modification de la réservation sur un nouveau vol avec nous ou une autre compagnie aérienne, ou la demande d’un remboursement complet ».

La compagnie de l’alliance Oneworld n’est pas la seule dont les opérations sont menacées durant les vacances de Pâques : le T5 accueille également les avions d’Iberia, comme elle membre du Groupe IAG.

Mais le gestionnaire d’Heathrow HAL affirme avoir mis en place des « mesures d’urgence » permettant un fonctionnement normal de la plateforme. Un millier d’employés supplémentaires seront déployés pour assister les passagers, mais des files d’attente plus longues que d’ordinaires sont attendues. Il est donc conseillé aux passagers dont le vol est confirmé d’anticiper leur arrivée à l’aéroport.

Des négociations de dernière minute ont été annoncée pour ce matin avec le syndicat Unite, qui a jusque là refusé l’offre d’une augmentation de salaires de 10% « en plus d’autres améliorations » présentée par la direction de l’aéroport. La secrétaire générale Sharon Graham estime que « l’offre de nouveaux pourparlers doit être accueillie favorablement. Mais les dirigeants d’Heathrow doivent se rendre compte que le génie est sorti de la bouteille. On ne peut attendre des travailleurs qu’ils acceptent des réductions de salaire à long terme alors que les actionnaires et les patrons s’enrichissent de plus en plus. Si l’on veut éviter la grève, il faut donc mettre plus d’argent sur la table pour obtenir une augmentation de salaire décente ».

Au cours des trois années précédant la pandémie, HAL a selon le syndicat « versé 2,1 milliards de livres sterling de dividendes à des actionnaires en Espagne et au Qatar, qui contrôlent la société-mère de HAL. Depuis 2017, la rémunération moyenne des travailleurs d’Heathrow a chuté de 24% ». Et les derniers résultats de HAL montrent selon Unite qu’entre 2020 et 2021, la rémunération du directeur général John Holland-Kaye « est passée de 800.000 livres à 1,5 million de livres, soit une hausse stupéfiante de 88% ».

Grève de 10 jours à Heathrow : British Airways a déjà annulé 300 vols 1 Air Journal

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