Une collaboration concernant les carburants d’aviation durables (SAF) de nouvelle génération, soutenue par le gouvernement du Québec, a été annoncée par l’avionneur Airbus Canada, le motoriste Pratt & Whitney Canada (unité d’affaires de Pratt & Whitney) et le Consortium SAF+.

Le projet appelé CADAQ-100 annoncé le 21 avril 2023 « s’inscrit dans l’action conjointe de l’industrie pour parvenir à la carboneutralité du secteur de l’aviation d’ici 2050, faisant ainsi écho aux feuilles de route sur la décarbonation de Groupe d’action du transport aérien (ATAG) et de l’Association du transport aérien international (IATA) ». Les principaux domaines de collaboration sont la recherche et les essais d’alimentation en SAF, notamment les essais en vol de l’avion Airbus A220 équipé de moteurs GTF de Pratt & Whitney, propulsés par des mélanges contenant « jusqu’à 100% de carburant d’aviation durable ». Le projet comprendra également selon le communiqué de PW des « études de faisabilité pour la mise en place d’installations de production locale d’e-SAF « power-to-liquid » au Québec.

Les parties fourniront une contribution financière totale de plus de 17 millions de dollars canadiens, appuyée par le gouvernement du Québec « dans le cadre des projets collaboratifs et mobilisateurs sur le développement des technologies des transports de demain ».

« Airbus, tout comme nombre de ses clients, s’engage pleinement à favoriser l’utilisation des carburants d’aviation durable. C’est un pilier essentiel du processus de décarbonation de l’industrie aéronautique », soutient Benoît Schultz, président-directeur général d’Airbus Canada. La création de ce nouvel écosystème canadien, de concert avec le Consortium SAF+, « constitue une étape clé et un exemple de la manière dont Airbus contribue activement aux discussions sur la décarbonation au Québec et au Canada, tout en démontrant son engagement à faire des SAF une solution économiquement viable pour ses clients et ses partenaires dans le monde entier. L’A220 affiche déjà l’empreinte carbone la plus faible de tous les avions monocouloirs en service aujourd’hui. Le fait de pouvoir l’exploiter en l’alimentant uniquement en SAF contribuera à assurer sa durabilité et sa compétitivité ».

Cette collaboration « nous permettra d’accélérer la concrétisation de notre vision, c’est-à-dire de faire de Montréal un pôle incontournable de l’aviation durable en Amérique du Nord. Or nous avons toujours su qu’une telle vision ne se matérialiserait qu’avec le concours de l’ensemble du secteur », précise Jean Paquin, président-directeur général du Consortium SAF+. « Il est urgent d’investir dans les infrastructures de production de SAF si nous voulons parvenir à notre ambitieux objectif de carboneutralité. De plus, de nombreuses compagnies aériennes canadiennes se sont déjà engagées à s’approvisionner en SAF ».

Cette collaboration permettra d’évaluer la faisabilité du développement d’une usine commerciale d’e-SAF au Québec, avec pour objectif « une production annuelle de 100 millions de litres d’e-SAF d’ici 2028 ». L’e-SAF serait produit à l’aide de la technologie de liquéfaction « power-to-liquid », qui a recours aux énergies renouvelables pour synthétiser avec de l’hydrogène vert les émissions de CO2 captées, produisant ainsi un carburant d’aviation propre. La réduction potentielle d’émissions de CO2 sur le cycle de vie est de l’ordre de 90 % par comparaison avec le kérosène habituellement utilisé. Les matières premières principalement utilisées dans la fabrication des SAF sont les huiles de cuisson usagées, les graisses animales, les déchets solides provenant des ménages et des entreprises, ainsi que les déchets forestiers.

« Les SAF représentent une solution clé pour réduire l’empreinte environnementale des milliers d’avions qui sillonnent le ciel aujourd’hui et qui prendront demain la voie des airs, et ainsi atteindre l’objectif d’un bilan carbone nul d’ici 2050 », a rappelé Edward Hoskin, vice-président, Ingénierie, Pratt & Whitney Canada. La collaboration des secteurs public et privé « est essentielle pour atteindre un tel objectif. Nous nous réjouissons donc de cette occasion et du soutien continu du gouvernement du Québec dans le développement des capacités de recherche et de production de SAF dans la province ».

Aujourd’hui, tous les avions Airbus et tous les moteurs Pratt & Whitney modernes sont compatibles avec les SAF mélangés à hauteur de 50% avec l’habituel carburéacteur. « Des travaux sont en cours » pour valider la compatibilité des SAF non mélangés. Airbus Canada s’appuie sur l’expertise d’Airbus, « qui vise à ce que tous ses avions et hélicoptères commerciaux et militaires puissent être alimentés exclusivement en SAF d’ici 2030 ».

SAF au Québec : Airbus Canada, Pratt & Whitney Canada et le Consortium SAF+ s’allient 1 Air Journal

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