Le groupe Air France-KLM a publié des résultats nettement supérieurs aux attentes au quatrième trimestre et a livré une cible de résultat d’exploitation supérieure meilleure qu’attendu pour 2025. Air France fait mieux que sa consoeur KLM.

Le groupe Air France-KLM a publié ses derniers chiffres pour le dernier trimestre 2024 (4T24) ainsi que ses résultats annuels. Les résultats, annoncés le 6 mars 2025, sont globalement favorables, avec une augmentation des capacités et le groupe aérien franco-néerlandais bénéficiant de l’utilisation d’avions plus efficaces. Cependant, KLM constate que des vents contraires entravent sa performance globale, et une série de mesures de réduction des coûts sont mises en œuvre pour améliorer sa position en 2025 et au-delà.

Le groupe Air-France-KLM comprend les compagnies aériennes mères ainsi que les compagnies aériennes à bas prix Transavia et Transavia France. Le groupe emploie 76 000 personnes et dispose d’une flotte combinée de 551 avions desservant plus de 300 destinations mondiales.

Au 4T24, le groupe a vu son chiffre d’affaires augmenter de 6,4 % à 7,9 milliards d’euros (8,7 milliards de dollars), avec une capacité globale du réseau en hausse plus modeste de 2,2 %. Le chiffre d’affaires opérationnel a atteint 396 millions d’euros (436 millions de dollars), en amélioration de 453 millions d’euros (498 millions de dollars) par rapport à la même période en 2023. Pour l’ensemble de l’année 2024, le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 31,5 milliards d’euros (34,6 milliards de dollars), en hausse de 4,8 % par rapport à 2023, porté par une augmentation de la capacité de 3,6 %, un chiffre d’affaires unitaire stable et une augmentation des revenus de maintenance pour tiers. Toujours pour l’année 2024, le chiffre d’affaires opérationnel (ratio d’efficacité qui identifie les capacités de génération de revenus des actifs d’exploitation d’une entreprise) a atteint 1,601 milliard d’euros (1 761 millions de dollars) avec une marge opérationnelle de 5,1 %.

En 2024, la dette nette du groupe franco-néerlandais s’est élevée à 7,4 milliards d’euros (8,1 milliards de dollars), en hausse de 2,3 milliards d’euros (2,5 milliards de dollars) par rapport à 2023, ce que le Groupe attribue à un montant de dette de location nouvelle et modifiée plus élevé de 1,9 milliard d’euros (2,1 milliards de dollars), en hausse de 0,7 milliard d’euros (0,77 milliard de dollars) par rapport à 2023, qui est lui-même largement dû au programme de renouvellement de la flotte et à la prolongation des engagements de location d’avions actuels pour couvrir les retards de livraison. À l’horizon 2025, le groupe prévoit une augmentation de la capacité de 4 à 5 % par rapport à 2024, avec des coûts unitaires en hausse à un chiffre inférieur à 10 % par rapport à 2024.

La flotte

Conformément à sa stratégie de renouvellement de la flotte, le groupe Air France-KLM continue de prendre livraison de plusieurs types d’avions de nouvelle génération pour améliorer l’efficacité et réduire les coûts d’exploitation. Parmi ces appareils, on trouve l’Airbus A350 qui consomme 25 % de carburant de moins par passager-km et est 40 % plus silencieux que la génération précédente d’avions qu’il remplace, la famille d’avions Airbus A320neo qui consomme 15 % de carburant de moins par passager-km et est 50 % plus silencieux que la génération précédente d’avions, et l’Airbus A220 qui consomme 20 % de carburant de moins par passager-km et est 34 % plus silencieux que la génération précédente d’avions. Côté régional, l’Embraer 195-E2 consomme 31 % de carburant de moins par passager-km et est 63 % plus silencieux que l’E-190 qu’il remplace.

Fin 2024, 27 % de la flotte du groupe était composée d’avions de nouvelle génération et prévoit d’en avoir 80 % d’ici 2030. En 2024, la compagnie aérienne a retiré du service 18 de ses appareils d’ancienne génération, parmi lesquels des Boeing 737-700/800, des Airbus A319, des A320 et un A330, ainsi qu’un seul Embraer E190. De même, en 2024, le groupe a introduit 41 nouveaux avions, dont huit A350, 19 de la famille A320neo, neuf A220, quatre Embraer E195, ainsi qu’un seul 787-10.

« Au quatrième trimestre 2024, Air France-KLM a réalisé une performance particulièrement solide, concluant une année marquée par des défis à la fois opérationnels et externes », a commenté Benjamin Smith, PDG du Groupe. « Tout au long de ces vents contraires, nous sommes restés fidèles à notre engagement d’offrir un service premium, centré sur le client, et de faire progresser notre feuille de route en matière de développement durable grâce au renouvellement continu de notre flotte et à des initiatives ambitieuses en matière de SAF. Nous avons également élargi notre portée mondiale en introduisant de nouvelles lignes et en renforçant nos partenariats stratégiques, notamment notre récente acquisition d’une participation minoritaire dans SAS, qui montre déjà des résultats prometteurs. »

« Alors que nous célébrions notre 20e anniversaire en tant que Groupe, les Jeux Olympiques ont fourni une plateforme unique pour démontrer notre expertise et nos capacités opérationnelles et ont offert une visibilité inégalée à la France en tant que destination. En 2025, nous continuerons à mettre en œuvre notre feuille de route stratégique et à faire de la transformation notre priorité numéro un. Dans ce contexte, nous restons confiants dans la réalisation de notre ambition à moyen terme grâce à une approche disciplinée de l’allocation du capital et de la maîtrise des coûts », a-t-il ajouté.

KLM fait moins bien qu’Air France

En analysant les résultats de KLM, la situation n’est toutefois pas aussi positive qu’au niveau du groupe. Car la filiale néerlandaise du groupe a fait face à des tensions sur les recrutements ainsi que sur l’approvisionnement de pièces détachées. Le groupe batave subit un bond des redevances aéroportuaires à l’aéroport de Schiphol, son grand hub, ainsi qu’un plafonnement du nombre de vols sur ce même aéroport.

En 2024, les revenus d’exploitation ont diminué de 234 millions d’euros (257 millions de dollars) pour atteindre 416 millions d’euros (457 millions de dollars). Malgré une croissance des revenus de 5,4 %, la rentabilité a été mise sous pression en raison de la hausse des coûts des équipements, du personnel et des taxes aéroportuaires. Cependant, avec son programme de réduction des coûts annoncé pour la première fois en octobre 2024, KLM vise à économiser 450 millions d’euros (495 millions de dollars) en 2025 et prévoit d’atteindre une marge bénéficiaire de 8 % sur la période 2026-2028, alimentée, selon la compagnie aérienne, par l’exécution de son ambitieux plan de renouvellement de la flotte et de sa stratégie future qui comprend l’ajout de services supplémentaires vers davantage de destinations.

« Nos résultats pour 2024 montrent deux côtés différents », a déclaré Marjan Rintel, PDG de KLM. « D’un côté, nous n’opérons toujours pas à 100 % de notre capacité de vol et les coûts continuent d’augmenter fortement. En conséquence, nous courons le risque de ne pas gagner suffisamment pour continuer à investir dans notre avenir, même si je suis convaincu que nos plans nous aideront à améliorer nos opérations et nos finances à long terme. » « Dans le même temps, 2024 a également apporté de bonnes nouvelles et des progrès. Nous avons constaté une demande croissante de billets d’avion de la part des clients, réalisé des améliorations opérationnelles, accueilli le premier Airbus A321neo et achevé avec succès la conversion de notre classe Premium Comfort (premium economy). »

La compagnie aérienne a conclu sa déclaration sur une note plus positive : « Plus des trois quarts des Néerlandais ont une vision positive de l’aviation et la demande de vols continue d’augmenter. Cela se reflète dans les chiffres de KLM et de Transavia. En 2024, KLM a accueilli 33 millions de passagers à bord et Transavia environ 9,5 millions. KLM a également transporté 434 000 tonnes de fret, annoncé sept nouvelles destinations et ajouté neuf nouveaux avions à sa flotte. »

Air France-KLM publie des résultats supérieurs aux attentes malgré des « vents contraires » 1 Air Journal

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