Selon l’agence Bloomberg, Airbus se tourne vers l’Arabie saoudite, dans le cadre d’un accord plus large avec Saudia Group, pour s’approvisionner en titane. Ce métal est stratégique dans l’industrie aéronautique est devenu plus rare en raison des sanctions internationales contre la Russie, grand pourvoyeur de ce métal léger, utilisé dans la fabrication de nombreux produits.

Cet accord s’inscrirait dans le cadre d’un accord plus large prévoyant la commande de 20 A330neo par la compagnie aérienne nationale saoudienne, Saudia Group (10 commandes fermes et 10 options). Le contrat de 2,5 milliards de riyals (585 millions d’euros) a été signé le 23 avril 2025, parallèlement à l’annonce de flyadeal, la compagnie low-cost de Saudia, concernant une commande de 10 A330-900neo pour son développement international.

L’approvisionnement en titane saoudien permettra à l’avionneur européen de pallier sa pénurie, les sanctions ayant perturbé l’approvisionnement en provenance de Russie, principal producteur mondial. Le titane est essentiel à la fabrication des avions de ligne modernes. Airbus et son concurrent Boeing, qui possédait même une coentreprise avec la société russe VSMPO-AVISMA, dépendaient tous deux du titane russe pour de nombreuses pièces de leurs appareils. Le géant russe détient 25 à 30 % du marché mondial. D’une manière générale, dans le secteur aéronautique, 50 % du titane était importé de Russie.

Les sanctions liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont rendu plus difficile pour Airbus, Boeing et leurs sous-traitants l’approvisionnement en matières premières comme le titane, ce qui a entraîné une hausse des prix. Les avionneurs et les compagnies aériennes sont également confrontés aux répercussions potentielles des droits de douane réciproques imposés par le président Donald Trump et à leur impact sur une chaîne d’approvisionnement aéronautique déjà sous tension.

Depuis un certain temps, l’Arabie saoudite cherche à accroître son rôle sur le marché mondial du titane dans le cadre d’une stratégie nationale de développement des industries liées à l’aérospatiale. En 2023, le ministre saoudien de l’Énergie, Abdulaziz bin Salman, a déclaré que d’importants gisements de titane avaient été découverts dans le Royaume et qu’une grande usine de titane avait également été créée à Yanbu, sur la côte de la mer Rouge, exploitée par une coentreprise entre l’entreprise saoudienne AMIC et la société japonaise Toho Titanium Metal Company.

Lors du 9e Forum sur la fabrication additive qui s’est tenu à Berlin en mars, Airbus Aerostructures avait également mis en avant sa collaboration continue avec Norsk Titanium, société norvégienne, notamment l’intégration des composants de dépôt plasma rapide (RPD) de Norsk au programme A350. Les deux entreprises ont conclu un accord-cadre d’approvisionnement à long terme en avril 2024, Norsk livrant des pièces en titane dans le cadre de deux commandes de production et discutant activement de composants potentiels pour une troisième. Le forum de Berlin avait  présenté le cadre inférieur de l’A350, une grande pièce en titane quasi-définitive fabriquée grâce à la technologie RPD et installée pour la première fois en octobre 2024.

Airbus se tourne vers l’Arabie saoudite pour s’approvisionner en titane dans le cadre d'un contrat aéronautique 1 Air Journal

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