L’avionneur européen a annoncé, ce mercredi 30 avril, qu’il maintenait ses prévisions et objectifs de 820 avions commerciaux livrés cette année, malgré le contexte d’une hausse des droits de douane par l’administration Trump. Le directeur général d’Airbus prévient qu’il n’y aura que des perdants dans une guerre commerciale prolongée.
Le groupe Airbus a réalisé de solides performances financières lors du premier trimestre 2025. Son chiffre d’affaires (incluant ses divisions aviations commerciaux, Défense et espace, hélicoptères…) est en hausse à 13,5 milliards d’euros (contre 12,8 milliards d’euros la même période en 2024) et son bénéfice net a bondi de 33 % à 793 millions d’euros pour les trois premiers mois de l’année 2025. Le chiffre d’affaires généré par les activités d’avions commerciaux d’Airbus a progressé de 4 % pour atteindre 9,5 milliards d’euros, principalement grâce à un environnement de change plus favorable, partiellement compensé par la baisse du nombre de livraisons. Au total, 136 avions commerciaux ont été livrés (contre 142 appareils au trimestre 2024 :), dont 17 A220, 106 appareils de la famille A320, 4 A330 et 9 A350. L’EBIT ajusté (Bénéfice Avant Intérêts et Impôts Ajusté) lié aux activités d’avions commerciaux d’Airbus est resté stable à 494 millions d’euros (T1 2024 : 507 millions d’euros), la baisse des livraisons étant compensée par un taux de couverture favorable et une baisse des dépenses de R&D.
Le programme de la famille A320 poursuit sa montée en puissance pour atteindre une cadence de 75 appareils par mois en 2027. La société stabilise la cadence de production mensuelle de l’A330 autour de 4 appareils. Des difficultés spécifiques à la chaîne d’approvisionnement, notamment avec Spirit AeroSystems, pèsent actuellement sur la montée en puissance de l’A350 et de l’A220. La société maintient son objectif d’une cadence de 12 appareils pour l’A350 en 2028 et d’une cadence de production mensuelle de 14 appareils pour l’A220 en 2026.
Fort de ses résultats financiers du premier trimestre, Airbus a annoncé ce 30 avril maintenir ses prévisions annuelles, soit 820 avions commerciaux livrés en 2025 contre 766 l’an dernier. « Nos résultats du premier trimestre témoignent des progrès réalisés sur nos priorités dans l’ensemble de l’entreprise. Nous accélérons la production conformément à notre plan, mais le profil de livraison sera décalé, reflétant les défis spécifiques auxquels nous sommes confrontés cette année en matière de chaîne d’approvisionnement », a déclaré Guillaume Faury, Président-directeur général d’Airbus. « Nous maintenons nos prévisions, qui excluent les droits de douane, qui ajoutent de la complexité à la situation et restent incertains quant à leur mise en œuvre, leur portée et leur durée. Nous suivons et évaluons attentivement la situation, mais il est trop tôt pour en quantifier l’impact aujourd’hui. »
Les commandes brutes d’avions commerciaux se sont élevées à 280 appareils (contre 170 appareils au T1 2024), avec des commandes nettes de 204 appareils après annulations (T1 2024 : 170 appareils). Le carnet de commandes s’élevait à 8 726 appareils commerciaux à fin mars 2025.
Interrogé sur les droits de douane voulus par Donald Trump, le patron d’Airbus a donné son souhait de les voir annulés ou compensés par des contre-mesures européennes. Et pour Guillaume Faury, son concurrent Boeing a aussi « intérêt à revenir à la situation sans droits de douane » en place depuis 1979 pour l’industrie aéronautique qui est très mondialisée. « Il est bon de garder à l’esprit que l’industrie américaine est un très grand exportateur dans le secteur aérospatial », a-t-il ajouté lors d’une conférence téléphonique.
A ce jour, la hausse des droits de douane sur les produits européens importés aux Etats-Unis est de 10 %. Si rien ne change, le patron d’Airbus a réaffirmé, ce 30 avril, que le surcoût devait être pris en charge par le client comme ce serait son cas s’il devait importer des composants pour sa ligne d’assemblage située à Mobile, dans l’Alabama. « Des décisions logistiques à court terme, en fonction des stocks disponibles » seront prises, ajoute encore le patron d’Airbus.
Le fait marquant de ce début d’année 2025 est également la signature d’un accord définitif pour l’acquisition d’actifs industriels du sous-traitant américain Spirit AeroSystems, dédiés à ses programmes d’avions commerciaux des familles A220, A320 et A350. Avec cette opération, Airbus vise à assurer la stabilité de l’approvisionnement de ses programmes d’avions commerciaux grâce à une stratégie plus durable, tant sur le plan opérationnel que financier.

Jojo a commenté :
2 mai 2025 - 10 h 00 min
On ne peut que féliciter Airbus pour sa stratégie, sa gestion, ses prévisions, ses projets pour le futur!
Ca change de Boeing qui ne pense qu’à la rentabilité à court terme, la limite du capitalisme extrême qui a mené une belle société à la catastrophe en seulement une quarantaine d’années
Lchris a commenté :
2 mai 2025 - 11 h 14 min
Je suis pro boeing, mais ça ne m’empêche pas de féliciter ( pour son travail ) et d’encourager Airbus à atteindre ses objectifs de 820 avions avant la fin de cette année !!! en plus de temps en temps je voyage avec Airbus et surtout avec le 330 NEO qui pour moi est l’un des meilleurs types d’avions après le 787 !!
” La société stabilise la cadence de production mensuelle de l’A330 autour de 4 appareils. ”
Justement j’aurai aimé savoir si l’article parle de l’A330 NEO ou de l’A330 CEO ??
@ Lchris a commenté :
2 mai 2025 - 17 h 58 min
L’A350 est silencieux et plus efficient qu’un 787.
Japan Airlines vient de mettre un 350 k sur CDG- Haneda depuis le 1er mai.
6 first + 54 business+ 25 eco premium et seulement 155 eco.
Donc une configuration très spacieuse pour du très long courrier.