La LCC américaine Spirit Airlines a prévenu qu’elle pourrait être contrainte d’annuler des livraisons d’avions Airbus en raison de l’incertitude liée aux droits de douane, depuis que le gouvernement américain a introduit de nouvelles taxes sur les importations en avril 2025.

Fraîchement sortie d’une restructuration en vertu du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, la low cost américaine explique dans un document déposé auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission) le 30 mai 2025, ses inquiétudes quant à l’impact de ces nouveaux droits de douane et au risque de représailles et d’escalade entre les pays.

Spirit Airlines, qui exploite une flotte entièrement composée d’Airbus, dépend des importations en provenance de l’Union européenne (UE) et craint que « l’imposition de ces droits de douane n’augmente le coût, entre autres, des nouveaux appareils Airbus importés et des pièces détachées » nécessaires à l’entretien de sa flotte.

Les droits de douane de 20 % instaurés le 9 avril 2025 sur les marchandises importées de l’UE aux États-Unis ont été suspendus pour 90 jours. Une taxe universelle standard de 10 % reste en vigueur. « Nous pourrions également chercher à reporter ou annuler la livraison de certains appareils actuellement prévus, et nous pourrions choisir de ne pas acheter autant d’appareils que prévu à l’avenir », a déclaré Spirit Airlines.

Ainsi, Spirit pourrait reporter ou annuler certaines de ses 52 livraisons d’avions Airbus prévues, dont quatre Airbus de la famille A320neo prévues pour 2025. Ces changements affecteraient sa stratégie à long terme visant à étendre et à moderniser sa flotte afin de rester compétitive en termes de coûts.

Spirit Airlines exploite une flotte de près de 200 avions de la famille A320. En mars dernier, après des tentatives de fusions avortées avec JetBlue et Frontier Airlines, la compagnie à très bas coûts (LCC) est sortie de sa restructuration financière, finalisant une opération consensuelle de désendettement qui a transformé en actions environ 795 millions de dollars de dette financée et l’a contrainte à se séparer de 10 % de sa flotte, tout en reportant déjà les délais de livraisons.

En Europe, Michael O’Leary, PDG de Ryanair Holdings, compagnie qui exploite une flotte de monocouloirs quasiment tout Boeing (575 unités) et en attend encore plus de 300 autres, a averti qu’il pourrait cesser d’acheter des avions au géant américain de l’aéronautique si les menaces de Donald Trump en matière de droits de douane faisaient grimper les prix.

Droits de douane : Spirit Airlines pourrait annuler les livraisons d'avions Airbus 1 Air Journal

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