Deux ministres au sein du gouvernement Bayrou réclament une pause sur l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), du moins le cadre du prochain projet de loi de finances 2026.

Depuis le 1er mars 2025, la TSBA, dite « taxe Chirac », a fortement augmenté dans le cadre du budget 2025: elle est passée de 2,63 euros à 7,40 euros pour les vols intérieurs ou à destination de l’Europe, et à 15 euros pour les vols internationaux en classe Economique. Cette augmentation vise à dégager environ 800 millions d’euros de recettes pour le budget de l’État.

En réaction, Ryanair a annoncé la suppression de 750 000 sièges, l’annulation de 25 lignes pour l’hiver 2025 et la fermeture de ses activités dans les aéroports de Bergerac, Brive et Strasbourg. La compagnie low-cost irlandaise justifie ces retraits par la baisse de rentabilité provoquée par la nouvelle fiscalité : « Ryanair appelle la France à supprimer cette taxe, sous peine de perdre de nouveaux investissements ».

Face à l’ampleur de la contestation du secteur aérien, la ministre du Tourisme, Nathalie Delattre, a reconnu jeudi sur TF1 : « Il y a un problème avec cette taxe. (…) Sur le low cost, cela peut se comprendre encore plus : quand vous faites un aller-retour, 15 euros sur un low-cost, ça peut faire une différence. Cette taxe est de nature à ralentir le trafic aérien ». Et d’ajouter : « Je suis aux côtés du ministre des Transports Philippe Tabarot pour défendre cette option de supprimer cette taxe. » Cependant, son ministère a ensuite précisé qu’elle s’opposait à toute nouvelle augmentation de la TSBA, sans pour autant soutenir une suppression totale.

Nathalie Delattre a également dénoncé l’attitude jugée opportuniste de Ryanair, estimant que la compagnie utilisait la hausse de la TSBA comme prétexte pour supprimer des liaisons régionales en France. « Ryanair a un plan de suppression depuis un moment et profite parfois de ce type d’effet pour réduire la voilure », a-t-elle indiqué.

Pour sa part, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s’était déjà déclaré réservé quant à la pérennisation de cette hausse. Il appelle désormais à « une pause » dans la taxation de l’aérien, du moins le temps pour le gouvernement de trancher sur le projet de loi de finances 2026 : « Je ne suis pas favorable à ce qu’on taxe de nouveau l’avion, parce que l’avion a été taxé ces deux dernières années de manière assez significative (…). Il faut être vigilant avec de nouvelles taxes qui risquent de ralentir l’économie de notre pays ».

France : deux ministres s’opposent à toute augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion 1 Air Journal

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