Après plusieurs années de mise à l’écart, Boeing semble prêt à réintégrer le marché chinois. Selon Bloomberg, l’avionneur américain est en discussions avancées avec Pékin pour la vente de près de 500 avions de ligne, principalement des 737 MAX.

Si elle se concrétise, cette commande constituerait la plus importante conclue entre Boeing et la Chine depuis près d’une décennie, et la première d’envergure depuis 2017, lorsqu’un paquet de 37 milliards de dollars avait été annoncé à l’occasion d’une visite d’État de Donald Trump à Pékin.

D’après des sources proches du dossier, Pékin sonderait actuellement les besoins de ses principales compagnies aériennes. Les détails restent à préciser, à la fois les modèles d’appareils ou encore le calendrier des livraisons, mais cette commande massive ferait écho à un autre contrat en préparation avec Airbus, qui entretiendrait lui aussi des discussions avec la Chine pour un volume similaire.

Cette opération dépasse la simple transaction commerciale. Pour Washington et Pékin, elle pourrait marquer un signe tangible de détente commerciale, dans un contexte où Donald Trump, revenu à la Maison‑Blanche, a repris langue avec Xi Jinping après des années de tensions tarifaires. Plusieurs analystes estiment qu’une annonce officielle pourrait intervenir lors du prochain sommet de l’APEC en Corée du Sud en octobre, voire à l’occasion d’une éventuelle visite présidentielle en Chine.

La Chine est aujourd’hui le deuxième marché aérien mondial, derrière les États‑Unis, et sa flotte commerciale devrait doubler d’ici vingt ans pour atteindre environ 9 800 appareils, selon Reuters. Un rythme qui dépasse largement la capacité de production de son constructeur national, COMAC, encore limité malgré les premières livraisons du C919.
Pour Boeing, fragilisé par le scandale des 737 MAX et sa perte de parts de marché au profit d’Airbus depuis 2019, ce retour en grâce est presque insolent -il le devra au super VRP Trump- le groupe aéronautique américain n’ayant enregistré qu’une trentaine de commandes en Chine en cinq ans, contre des centaines pour son rival européen.

Sous la direction de son nouveau PDG, Kelly Ortberg, Boeing tente de redresser la barre après une série de crises industrielles, financières et réputationnelles. Début 2025, il affirmait déjà « espérer une reprise des commandes chinoises dans l’année ».
Les marchés financiers semblent partager cet optimisme prudent : jeudi, l’action Boeing a terminé en hausse, dépassant la performance de la plupart des valeurs du Dow Jones, à la suite des rumeurs sur cette méga‑commande potentielle.

Plusieurs pays ont récemment négocié une baisse des droits de douane avec les États-Unis en échange de commandes d’avions Boeing, dans le cadre d’accords commerciaux visant à équilibrer la balance des échanges et à soutenir l’industrie aéronautique américaine.  L’Indonésie s’est engagée à acheter 50 avions Boeing en échange de l’abaissement des droits de douane sur ses exportations à 19%. Au Japon, Tokyo fait également partie des pays ayant obtenu avec Washington une réduction des taxes douanières avec un accord portant sur l’achat de 100 avions Boeing. On peut encore citer le Qatar pour 210 avions gros-porteurs, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Cambodge, la Syrie ou encore le  Royaume-Uni.

Toutes les promesses d’accords d’achat d’avions Boeing ou d’autres contrats commerciaux annoncés sous les différentes administrations Trump ne sont pas toujours totalement crédibles.  La pleine réalisation et la crédibilité de toutes ses promesses restent à nuancer, certains contrats étant encore en phase d’accord final ou sujets à des controverses.

C’est d’autant plus valable avec la Chine que les droits de douane entre les États-Unis et la Chine en 2025 restent un sujet de tensions avec une situation toujours fluctuante. Après une phase d’escalade intense début 2025, les deux pays ont conclu une trêve initiale de 90 jours à Genève, temporairement fixant la surtaxe américaine sur les produits chinois à 30%, contre 10% côté chinois sur certains produits américains. Cette trêve a été prolongée jusqu’au 10 novembre 2025 par Donald Trump, qui a souligné que la Chine continue de prendre des mesures pour répondre aux préoccupations américaines en matière de sécurité économique et nationale. Les négociations restent actives, avec des discussions à Londres et Stockholm visant à éviter une reprise des hostilités commerciales.

Boeing négocierait la vente de 500 avions aux compagnies aériennes chinoises 2 Air Journal

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