Ryanair a intensifié sa campagne contre certaines agences de voyages en ligne (OTA) accusées de surfacturer leurs clients. La compagnie low cost irlandaise demande aux autorités de protection des consommateurs et aux gouvernements européens d’imposer des règles de transparence tarifaire obligatoires, reprochant notamment à l’Espagne de fermer les yeux sur les pratiques d’eDreams, la plus importante OTA du pays.

Ryanair a publié mardi 9 septembre son enquête OTA de septembre, qui révèle que des OTA telles qu’eDreams, Tix et Vola surfacturent les clients jusqu’à 125 % par rapport aux tarifs Ryanair.  Ce nouveau communiqué fait partie d’une série d’attaques régulières de Ryanair contre les acteurs qu’elle qualifie d’« OTA non approuvées », parmi lesquelles eDreams, Tix et Vola. Selon la compagnie, ces plateformes gonfleraient artificiellement les prix des billets, parfois au-delà du double du tarif affiché sur le site officiel de Ryanair. À l’inverse, les « OTA approuvées » auraient accepté de se conformer aux conditions de transparence exigées par la compagnie. La low cost irlandaise Ryanair a ainsi annoncé un accord stratégique avec Booking Holdings, acteur mondial regroupant Booking.com, KAYAK, Priceline et Agoda. Ryanair multiplie les accords avec les plateformes dites « Approved OTA ». Booking Holdings a rejoint ainsi une liste déjà fournie : loveholidays, lastminute, Travelfusion, Paxport, Kiwi, On the Beach, TUI, El Corte Inglés et Expedia. L’objectif affiché par la compagnie irlandaise : offrir davantage de choix aux consommateurs, à des prix compétitifs, tout en assurant la sécurité et la fiabilité du service.

Concernant ce dernier communiqué, Ryanair réserve ses critiques les plus vives à eDreams, acteur espagnol dominant sur le marché européen. Selon elle , les OTA, non approuvées  vendent un siège réservé coûtant 8 € sur Ryanair.com pour 18 € – soit une surfacturation de 125 %. Toujours selon Ryanair, eDreams fait également payer à ses clients 25,72 € pour un bagage de 10 kg qui coûte seulement 12,09 € sur Ryanair, soit une surfacturation de plus du double des prix affichés sur le site de Ryanair.

Ryanair : toujours en guerre contre les surfacturations des agences en ligne 1 Air Journal

©Ryanair

La low cost pointe également le fait que l’agence espagnole surfacture ses clients dans son propre pays, sans réaction de la part du ministre espagnol de la Consommation, Pablo Bustinduy. « Il est incroyable qu’eDreams continue de surfacturer ses clients espagnols sans méfiance, tandis que le ministre Bustinduy n’entreprend aucune action pour les défendre et les protéger », a déclaré Dara Brady, directeur marketing de Ryanair.

Depuis plusieurs années, Ryanair mène une croisade ouverte contre certaines OTA, estimant qu’elles imposent des frais injustifiés et compliquent l’accès au service client. La compagnie de Michael O’Leary affirme que ces pratiques nuisent non seulement à ses propres passagers mais aussi à la confiance globale dans la réservation en ligne. Si la Commission européenne a déjà ouvert des enquêtes par le passé sur la transparence tarifaire dans le secteur du voyage, les avancées restent limitées et très inégales selon les pays.

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Enzo Rodolosi @eraviation